Toute réforme s’appuie sur la dénonciation d’un abus, toute idée nouvelle repose sur l’insuffisance démontrée de l’ancienne. Une nouvelle politique ne se conçoit donc pas sans un bilan minutieux de celle menée auparavant. La participation électorale est un droit politique fondamental. En effet, elle a pour objet l’association des citoyens à la gestion des affaires de la cité et bénéficie d’une protection constitutionnelle. Dans l’ensemble, l’adhésion commune aux normes internationales s’est accompagnée de la création de systèmes de gestion qui, a priori, offrent des garanties de transparence et d’honnêteté électorales. La gestion des processus électoraux incombe à des structures placées sous des contrôles aussi bien administratifs, politiques que juridictionnels.
Toutefois, l’insuffisance des garanties administratives et juridictionnelles, l’influence négative de l’analphabétisme et de la pauvreté ont fait que la pratique électorale est loin d’être rassurante pour l’avenir de la démocratie en Afrique noire francophone. Elle est contraire aux exigences du droit de suffrage. L’universalité, l’égalité et la sincérité du vote sont massivement violées tant par les organes chargés de la mise en oeuvre des processus électoraux que par les titulaires du droit. Pire, les mascarades électorales semblent se généraliser, car les tripatouillages des résultats électoraux s’observent même dans les pays que l’on considère comme des labels démocratiques à savoir le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Mali et le Burkina Faso à l’instar de notre pays le Gabon . Ceci entraîne un désintérêt croissant des populations pour le vote. La conséquence probable de cette pratique électorale est le reflux démocratique car, la défaillance de la participation électorale est susceptible d’entraîner le recours aux moyens de participation protestataire.
Afin de renverser cette tendance peu favorable à l’enracinement de la démocratie, il est indispensable de procéder non seulement à des réformes institutionnelles au niveau de l’administration électorale et de la justice constitutionnelle mais surtout au relèvement du niveau de conscience démocratique des populations. Aussi, l’assistance internationale en matière électorale si elle est harmonisée et débarrassée de ses tares, contribuera-t-elle à rendre crédible et sincère les scrutins organisés en Afrique noire francophone, particulièrement dans notre pays le Gabon?
Je vous laisse donc avec cette question en suspend pour que vous puissiez méditer sur l’avenir démocratique de notre pays par rapport à l’organisation des scrutins électoraux, en particulier, celui de 2025.
*Francky Lhyé Ba-dondo Moubassango*
Homme politique