Pierre Mamboudou ou quand le classicisme est toujours d’actualité.

Il y a quelques années, le Gabon entier a été pris d’engouement pour un homme politique, dont le nom est devenu un symbole : Mamboundou Pierre. On serait tenté de le diagnostiquer comme une des maladies honteuses et endémiques du Gabon moderne, celle qui est née de la culture de masse démocratique. Il représente d’abord le recours à l’homme providentiel, comme ultime solution d’un pays trop souvent déchiré en lui-même et qui s’en remet de manière irrationnelle à un Sauveur d’occasion. Souvenir :

« L’Etat aujourd’hui dans le cadre du contrat de partage de production peut avoir une cote part en fonction des contrats qu’il veut lui-même. Et l’argent qui résulte de cette vente rentre directement au Trésor gabonais. Or aujourd’hui, le handicap majeur, c’est que l’Etat qui du point de vue de la loi n’a pas le droit de faire du commerce s’est malheureusement reposé sur des privés.

Nous proposons de créer une holding pétrolière La Gabonaise de Pétrole avec 4 missions : Mission d’exploration, mission d’exploitation, mission de distribution, et mission de trading. En plus du pétrole, nous voulons élargir au gaz. Il faut savoir que le Gabon est en train de devenir un pays gazier. Alors, à l’instar du pétrole, nous irons en discussion avec les pétroliers parce que ce ne sera pas un diktat, ni un décret. Il faudra faire en sorte que les pétroliers ensemble, les gaziers aussi, nous puissions faire évoluer les choses dans le bon sens. Le principe c’est win-win. Vous pétroliers, vous gagnez, l’Etat aussi doit gagner.

Je voudrais généraliser le contrat d’exploration et de partage de production au secteur gaz. Il faut savoir qu’aujourd’hui Perenco exploite du gaz qui permet à la SEEG de produire de l’électricité. Alors, nous voulons codifier ce secteur.

En revanche, le gisement de fer de Belinga est une escroquerie parce que la première convention qui a été signé avec les Chinois et qui créait La compagnie Minière de Belinga (COMIBEG) n’est pas équitable, car 95 % du capital sont détenus par les Chinois et 5 % du capital détenu par le Gabon. En plus, une exonération totale, la COMIBEG ne paie pas l’impôt sur les sociétés, ne paie pas les IRPP, ne paie pas les droits de douane, ne paie pas la sécurité sociale.

Il faut une révision. Car les cadres gabonais souhaitent la minorité de blocage. Il n’est pas bon de donner l’exclusivité de l’exploitation de minerais à un seul pays. Chacun doit avoir sa place et que les compétences reconnues doivent s’exprimer. L’enfer ce n’est pas toujours les autres, l’enfer c’est d’abord nous-même.

Dans un pays, il y a le public, il y a le privé. Evidemment, le public peut prendre des décisions politiques c’est son devoir. Que fait le privé ? Aujourd’hui, dans notre pays, il y a un SMIG à deux vitesses parce que tout simplement c’est facile de mettre un SMIG à 80000 francs CFA au niveau du public mais au niveau du privé les gens n’ont pas pris en considération toutes les charges récurrentes. J’ai proposé les mesures d’accompagnement telles que le contrôle des prix, revoir les circuits de distribution, supprimer la parafiscalité (ce sont des textes pris dans les ministères).

Pour une augmentation du SMIG dans les entreprises, il faut un abattement de 5 % sur l’Impôt sur les sociétés (IS), il y a la péréquation sur les charges sociales pour permettre à l’entreprise de ne pas fermer les portes.

Nous allons utiliser en même temps les compétences et regarder les couts de facteur par exemple dans 1 km de route par exemple, vous avez le sable, le gravier, le ciment et autres il s’agit de la couche de base, la couche de forme, la couche de roulement. Alors, dans ces conditions, il faut faire en sorte que tous les intrants coutent le moins chère possible à celui qui fabrique la route.

Le principe est simple, il y a dans ce pays la Direction Générale des Marchés, les procédures existent. Même que quand on veut aller vite la loi prévoit qu’on demande des autorisations article 43 du Code des achats.

Concernant le problème de l’éducation, il est complexe parce que l’échec scolaire a beaucoup de facteurs comme in fine la situation des familles, les classes pléthoriques, les enseignants pas très bien formés. Nous tablons sur une réorganisation de l’Education Nationale qui part du pré-primaire au supérieur, alors il faudra prendre quelques mesures ponctuelles comme de redonner à tous les enfants gabonais la chance de reprendre un nouveau départ. Attribution des bourses à tous les élèves du secondaire et du supérieur. Tout cela sera supporté par le budget de l’Etat qui sera par ailleurs dans l’obligation de faire des économies en supprimant les institutions inutiles, mieux organiser la collecte de l’impôt, supprimer les 82 caisses parallèles parce que dans le principe administratif c’est ce qu’on appelle l’unicité des caisses.

Les enfants en âge de scolarisation ne paieront pas la scolarité, auront la gratuité des fournitures scolaires. Pour les jeunes déscolarisés, l’Agence d’Insertion et de Réinsertion cela veut dire que tous ceux qui sont sorti du circuit scolaire classique seront pris en charge par secteur avec identification des secteurs demandeurs de main-d’œuvre au bout du compte il y a la formation.

Par contre, la santé des Gabonais est une priorité, dans la mesure où ces derniers doivent être soignés de telle sorte qu’ils soient pris de manière ontologique c’est-à-dire entièrement et complètement. Il faudra supprimer sur l’étendue du territoire la consultation payante, tout faire pour que les soins de santé de base soient gratuits et qui ne nécessitent pas un véritable plateau technique. »

Cependant, les Gabonais ne sont pas entièrement dupes de ses chimères car c’est l’heure des revendications en faveur d’une autre démocratie, plus directe.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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