Communication/Médias : à quel niveau de la subvention ?

Depuis le dépôt des dossiers de demande de subvention à la presse il y a plus d’un mois au ministère de la Communication et de l’Economie Numérique, force est de constater que l’attribution de ladite subvention est désormais inscrite en pointillé. S’inquiète les entreprises gabonaises de presse.

Pourtant, la subvention à la presse vise notamment à garantir le pluralisme des opinions dans une société démocratique. Or cet aide n’a permis d’enrayer ni la baisse du lectorat, ni la diminution du nombre de titres et la concentration du secteur.

 En effet, les conditions et les modalités pour prétendre à la subvention sont fixées par un texte réglementaire, selon des critères objectifs, tout en respectant l’indépendance des entreprises bénéficiaires des subventions.

Aussi, des conditions sont communes à toutes les entreprises éligibles quel que soit leur secteur d’activité.  Elles doivent avoir la forme de société de droit gabonais, exercé l’activité depuis au moins deux ans. De plus, l’entreprise doit être en situation fiscale régulière, soit à travers ses déclarations et le paiement des sommes dues, soit en présentant des garanties avec l’établissement d’un bilan comptable. Elle doit être affiliée à la CNSS et autres. Des conditions spécifiques aux entreprises de presse en ligne et écrite.

 Si les mutations structurelles sont connues, les causes d’un certain déclin de la presse sont fréquemment analysées, c’est à une prise de conscience des nouvelles conditions de marché qu’il faut se focaliser.

Néanmoins, le fonctionnement de la subvention à la presse comporte certaines limites. Si les entreprises de presse ne sont pas totalement des entreprises comme les autres, elles opèrent dans des conditions de marché qui invitent en effet à poser la question suivante : Jusqu’où aider la presse ?

 Tant que le Ministère de la Communication et celui du Budget ne se seront pas accordés, on parlera tout simplement de détournement. Particulièrement, le blocus des fonds de la subvention par le Ministère du Budget comporte un risque juridique, et prend une forme d’illégalité.

Par ailleurs, sans cette manne financière point de commission chargée d’étudier les dossiers éligibles à la subvention, point de calcul du montant de la subvention fixé par décision conjointe des deux ministères.

Cependant, c’est le Ministère de la Communication qui assure le suivi et l’évaluation pour contrôler si les bénéficiaires des aides ont tenu leurs engagements. Attention 2018 ne sera pas 2020 !

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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