Homélie de clôture de la Session extraordinaire de la Conférence Episcopale du Gabon le 04 Octobre 2020.

Chers confrères dans l’épiscopat, Cher peuple de Dieu et vous chers auditeurs de Radio Maria Station d’Oyem

 Au cours de cette célébration, chers confrères dans l’épiscopat, nous disons merci à Dieu qui nous a permis de nous retrouver ici même à Oyem. Merci également à vous qui non seulement aviez eu l’idée, mais surtout aviez insisté afin que cette session puisse se tenir dans notre Diocèse.

C’est une joie immense pour la communauté chrétienne toute entière de vous avoir reçu pendant une semaine. Nous vous disons encore, chers confrères dans l’épiscopat, merci.

Bien sûr que c’est une année particulière, avec la pandémie du Covid-19 qui fait rage au milieu de nous. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons pris une semaine pour réfléchir ensemble sur les questions importantes de la vie de l’Eglise particulière qui est au Gabon ; et sur la situation sanitaire due au Covid-19.

Oui chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, que vous dire ? Faisons attention à la manière dont nous nous comportons devant la face de Dieu. En effet, chacun creuse sa tombe et chacun paye son cercueil. Pourquoi je le dis ? C’est par rapport à la relation que nous entretenons avec le Seigneur, le degré d’amour que nous avons pour le Seigneur et du peuple à nous confier.

Oui chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, la méditation des textes de ce dimanche ne m’ont pas laissé indifférent, mais bien au contraire, ils m’ont fait penser à la situation de notre Pays. Que se passe-t-il ? Que devient-il ? Quel est notre part de responsabilité dans cette situation ?

Oui la Première Lecture nous rappelle : « Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plan de qualité (…). L en attendait des beaux raisins, mais elle en donna de mauvais » Isaïe 5, 2.

Oui chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, que se passe-t-il réellement dans notre Pays face à l’injuste, ou mieux face à cette double justice dans la manière de gérer la Covid-19 ?

C’est pour vous parler de la virtualité qui mine notre Pays. La toute première virtualité c’est la pression des dogmatismes. Ce qui veut dire, la pression de la religion catholique, le rôle des chrétiens, des prêtres et des évêques, chacun a un rôle à jouer dans la société.  La deuxième virtualité, c’est l’autorité de la loi divine sur la société.

Oui chers confrères dans l’épiscopat, nous avons reçu un Esprit de feu, un Esprit de force pour être au-dessus du monde. Alors que faisons-nous aujourd’hui ? Mettons l’activité divine à la place qui lui revient dans la société, elle est supérieure en toute chose, c’est à dire :

– Enseignons la Parole de Dieu à ce peuple

– Conduisons ce peuple vers Dieu

– Conduisons le Gouvernement vers le Christ

– Oui, conduisons l’Etat vers le Christ

– Oui montrons-leur le chemin qui mène vers le Christ.

D’ailleurs, rappelez-vous du proverbe qui dit : « on cherche le bois amer alors que la colas est abondante ». Qu’est-ce que cela veut dire ?

C’est pour vous dire chers confrères dans l’Episcopat et cher peuple de Dieu que tout ce qui est amère ressort des problèmes, des difficultés, de l’impossibilité alors que la colas aussi est amère. Mais tout ce qui est de Dieu est de l’ordre du possible et trouve toujours une solution.

C’est encore pour vous dire que tout ce qui est impossible à l’homme devient possible à Dieu. Tout ce qui ne trouve pas de solution chez l’homme, en présence de notre Dieu, nous trouvons toujours la solution.

Chers confrères dans l’épiscopat, devant la pandémie du Covid-19, gardons notre statut auprès de ce peuple, gardons ce que nous avons reçu : le feu du Saint Esprit auprès de ce peuple. Oui, soyons fort et puissant auprès de ce peuple.

« Nous ne sommes pas des évêques ramassés dans la rue, nous ne devons pas nous laisser habiter par la peur face aux défis de ce monde, nous savons en qui nous avons mis notre confiance. Un évêque reste un serviteur de Dieu, il ne doit pas se laisser berner par le pouvoir. Que nous soyons en service ou retraités, nous restons évêques et donc au service de Dieu et de l’Eglise. Faisons notre travail qui nous a été confié. »

Chers confrères dans l’épiscopat, « évitons le silence complice. Il vaut mieux mourir martyr que de laisser Dieu se faire insulter. »

Je nous le redis : quittons la peur, « il vaut mieux mourir martyr que de se laisser corrompre ». Ce que l’Eglise doit dire à haute et intelligible voix ne se dit plus à cause de la peur. Mais je nous le redis : ce que nous sommes, ils ne le sont pas. Et ce que nous avons, ils ne l’ont pas.

Oui chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, « si hier la fermeture des Eglises se justifiait, aujourd’hui elle ne se justifie plus au regard de ce que nous observons chez nous et autour de nous. » Et à ceux qui prennent les décisions sur la fermeture des Eglises, je voudrais leur dire ceci : « la fermeture d’une Eglise est pour un temps mais la fermeture du paradis c’est pour une éternité. » Essayons de trouver une solution rapide permettant au peuple de vivre sa foi en toute sérénité, en toute quiétude.

Oui chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, la finale de la Première Lecture nous rappelle ceci : «  le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice et voici les cris ». Isaïe 5,7

Oui face au Covid 19, nous attendions que notre droit de pratiquer notre foi soit respecté et voici le crime qui est là : la fermeture des Eglises et Lieux de culte. On attendait la justice (les marchés, les supermarchés, toutes grandes surfaces, les écoles conventionnées, les hôtels (.…)sont ouverts), seules les Eglises et Lieux de culte restent fermés. « Voyez-vous, malgré les cris et la détresse du peuple de Dieu, ceux-ci restent insensibles et fermes dans leurs décisions de ne pas ouvrir les lieux de culte, jouant même dans les prolongations. »

Alors cher peuple de Dieu et vous chers fidèles, que vous dire devant une telle situation ? La réponse nous vient de la Seconde Lecture : « Frères, ne soyez pas inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce pour faire connaitre à Dieu vos demandes » (Phillipiens 4,6…).

Oui Seigneur, en ce 27e Dimanche du Temps Ordinaire, nous voulons te faire une demande : « Tous ceux qui militent en tant que personnes ou institutions pour la fermeture des Eglises et Lieux de Culte, tu les connais ». Touche leurs cœurs afin qu’ils comprennent que œuvrer contre Dieu n’apporte rien sinon la mort éternelle et qu’ils n’oublient jamais que le souffle de vie qu’ils ont, c’est Toi Seul qui le détient. Fais-leur comprendre qu’un être humain ne peut jamais lutter contre Dieu, le faire c’est se détruire soi-même. N’est-ce pas ce que nous enseigne la parabole de l’homme qui était propriétaire d’un domaine. Les vignerons se sont attaqués à ses serviteurs puis à son fils. Que fit le Maitre de la vigne quand in vint ? Le texte nous dit que ces misérables, il les fit périr misérablement.

Chers confrères dans l’épiscopat, cher peuple de Dieu, chers gouvernants, Dieu ne nous a pas créé pour mourir mais pour vivre. Renonçons à la détresse du peuple et soyons des porteurs d’espérance, de joie, de paix, d’amour pour nous même et pour les autres, aujourd’hui-demain et pour les siècles des siècles, Amen !

En ce jour de la Fête de Saint François d’Assise, redisons ensemble cette prière :

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon.

Là où est la discorde, que je mette l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant

à être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on trouve,

c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite à la vie éternelle.

Amen !!!!

Monseigneur Jean Vincent ONDO EYENE, Evêque du Diocèse d’Oyem

Obone Flore

Journaliste

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