Ndemezo’Obiang ou l’imbrication des sphères partisanes et étatiques sur la politique gabonaise.

Bonne prise pour le PDG dans la perspective des prochaines élections présidentielles de 2023. Le parti récupérera les membres de Démocratie Nouvelle (DN) qui souhaitent poursuivre une activité politique dans le PDG newlook.

Le ralliement de René Ndemezo’Obiang est pitoyable. Mais ce qui est encore plus pitoyable, répugnant, révoltant, écœurant, c’est qu’il essaye de le faire au nom de l’intérêt du peuple. Il apparaît que l’ouverture progressive du régime politique gabonais consiste en l’expérimentation de plusieurs solutions par le PDG, qui veille à chaque fois à garder le contrôle d’un appareil d’État sans lequel il apparaît incapable de mobiliser et d’allouer les ressources nécessaires à sa potentielle réélection. Après tout c’est respectable, il a choisi un chemin qui a conduit à la rupture de DN et à la rupture avec son électorat. L’incohérence, c’est qu’on ne choisit pas un homme, on choisit un projet. Ce sont les pdgistes qui choisissent un homme, ils croient qu’il y a un sauveur. Or ni Ali Bongo Ondimba, ni René Ndemezo’Obiang ne sont des sauveurs. En réalité les électeurs de René Ndemezo’Obiang étaient déjà partis chez Ali Bongo Ondimba, il a suivi ses électeurs et cela ne change donc pas la donne politique.

Au lieu d’avoir une situation de vassalisation, le PDG a l’obligation d’un partenariat. Des partenaires ce sont deux familles politiques qui se parlent, ne partagent pas tout, mais se mettent en accord sur l’essentiel et qui se retroussent les manches et se mettent ensemble pour qu’enfin une alternance soit possible.

Si aucun programme n’est encore connu, les personnes qui composent pour l’heure ce ralliement promettent un système participatif.

Paul Essonne

Journaliste

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