Mesures gouvernementales : Couvre-feu de 22 h à 5 h et ouverture des lieux de culte dès le 30 octobre 2020.

Le Premier ministre Mme Rose Christiane Ossouka Raponda et les membres du gouvernement ont tenu ce vendredi 16 octobre 2020, une conférence de presse sur la phase 2 d’allègement des mesures restrictives dans les locaux de l’Immeuble Arambo (siège du Ministère de l’Economie).

Au vu de l’amélioration de la situation et de la dynamique à la fois hypothétique, localisée et probablement lente et maîtrisable d’une reprise de l’épidémie, le gouvernement a confirmé qu’un allègement de l’état d’urgence sanitaire était justifiée.

En effet, les bonnes nouvelles sur le front sanitaire encouragent tous ceux qui souhaitent une accélération de la fin de l’état d’urgence, des parents d’élèves aux restaurateurs en passant par les acteurs du tourisme. Il y a notamment l’allègement du couvre-feu de 22 h à 5 h du matin qui prend effet dès ce 16 octobre. Par contre, les rassemblements seront désormais autorisés à 30 personnes ce, à partir du 30 octobre 2020. Les cultes plus particulièrement seront écourtés entre 45 minutes et une heure.

La mise en œuvre de l’état d’urgence a permis au gouvernement de prendre les mesures indispensables à la gestion de la crise sanitaire à partir du 1er mars, en amplifiant les dispositions prises sous l’empire du droit antérieur.

Si la situation sanitaire est en voie de nette amélioration, sans dégradation significative enregistrée à la suite des premières phases de rétablissement de la vie du Gabon, une vigilance particulière reste nécessaire dans les prochaines semaines, en vue de définir les étapes suivantes en cohérence avec l’évolution de la situation sanitaire.

Le Gabon n’est pas sorti de l’épidémie de covid‑19, et les dernières données restent préoccupantes. Au 14 octobre 2020, sur 206 362 prélèvements, nous enregistrons 8 869 cas testés positifs (4,3%) dont 8 395 guéris (94,7%) et 54 décès ; 3 personnes hospitalisées dont 2 en réanimation. Compte tenu des incertitudes liées à l’évolution de la situation sanitaire, la reprise des différentes activités qui restent interdites ou encadrées par voie réglementaire ne peut être que graduée dans le temps, sans exclure l’hypothèse d’une nouvelle vague de contamination.

Pour respecter les principes de nécessité et de proportionnalité fixés par le législateur pour recourir à l’état d’urgence sanitaire, le moment est venu d’ouvrir un nouveau cycle dans la gestion de l’épidémie de covid‑19, qui permette tout à la fois de répondre à l’aspiration collective au rétablissement du droit commun, et de garder la capacité d’agir rapidement face à une éventuelle dégradation de la situation sanitaire.

Si les libertés se voient amoindries en période de crise profonde par nécessité, l’Etat de droit continue heureusement à exister dans l’état urgence sanitaire. Il s’agit maintenant au Gabon d’une situation de contrôle plus que d’une situation d’urgence, mais l’ensemble des dispositifs de lutte contre l’épidémie Covid-19, incluant ceux prévus dans la loi sur l’état d’urgence sanitaire, restent nécessaires dans la situation sanitaire actuelle.

Aussi, la principale séquelle sur la durée, c’est probablement l’accoutumance aux restrictions, les Gabonais ont accepté de se plier à un régime de restrictions inédit. Cette accoutumance est certainement explicable par la peur que nous ayons, collectivement, de la maladie.

Il faut rester prudent, ne pas baisser la garde. Le Premier ministre Mme Rose Christiane Ossouka Raponda espère une adaptation dans le sens de l’assouplissement. Néanmoins, tout n’est pas encore possible, car le Gabon est encore en état d’urgence sanitaire.

Obone Flore

Journaliste

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