Au Gabon, la transformation des modes de financement de la recherche médicale est l’un des chantiers les plus controversés des réformes en cours du système national de recherche et d’innovation, l’argent est devenu le nerf de la guerre et son importance va de pair avec la montée en puissance de l’organisation par projet de la recherche. Dès lors, les financements cristallisent les débats sur les modalités de régulation et de contrôle du travail scientifique, et sur la confrontation de logiques managériales et professionnelles dans la recherche médicale.
En effet, la recherche coûte cher et les effets sont perceptibles à court, moyen et long termes pour la recherche fondamentale et ceci est rarement compris des politiques au Gabon. De plus, l’environnement actuel et les modes de financement ne permettent pas l’expression d’une recherche en réponse aux préoccupations sociales et environnementales et surtout à celle dite libre. Cela s’explique par une infrastructure insuffisante et une pénurie structurelle du personnel scientifique qualifié.
On peut résumer les obstacles de la recherche au Gabon en 3 points, d’abord le manque d’expression d’une culture de la recherche, ensuite l’environnement de la recherche peu propice à l’expression des talents, et enfin l’absence de mécanisme institutionnel d’accès aux fonds compétitifs de recherche et de la production scientifique.
Comme on le voit, les contraintes sont multiples et inégalement réparties. Ces obstacles sont aussi la résultante de la faiblesse des infrastructures et une stratégie de maintenance quasi inexistante. En outre, la formation à la recherche et la formation à la gouvernance et à l’administration de la recherche sont des limites à une vraie recherche.
En plus de leur faible proportion, les résultats de la recherche sont faibles et inégalement répartis et l’insuffisance de financement dilue la qualité scientifique. Car, le Gabon ne regorge quasiment pas d’universités de recherche, pourtant, l’enseignement qui se nourrit de la recherche prime dans les stratégies des institutions académiques et d’évaluation de la science.
Le Gabon doit donc placer la science et la technologie au cœur de son développement des Fonds de recherche compétitifs et autonomes et une implication des académies des sciences et le secteur privé.