Le débat de Missélé eba’a: L’indignité de l’imam Ismaël Oceni Ossa…

A peine a-t-il été élu président de la République en mai 2012, que Nicolas Sarkozy est allé festoyer au Fouquet’s, ce célèbre et coûteux restaurant basé sur l’avenue des Champs Élysées. Pour ses vacances, le président  de la République française a accepté une escapade dans le yacht privé de son ami Vincent Bolloré. Il est connu de l’opinion publique que Nicolas Sarkozy ne porte que des montres Rolex, des joailleries onéreuses.

Autant de choses qui ont plombé le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il n’est pourtant pas question ici pour le président de la République française d’avoir utilisé les biens de l’État pour se faire plaisir, mais d’avoir froissé des symboles importants pour l’opinion publique, dont la majorité peine à vivre dignement.

En effet, dans une France profondément en crise, où la majorité des citoyens tirent sérieusement le diable par la queue pour boucler leur fin de mois, il était inconcevable que le président de la République affiche de manière aussi ostentatoire des signes de richesses ou un appétit vorace pour le luxe, le clinquant et le blingbling quand l’heure est à l’exemplarité, la solidarité et la compassion pour ceux des français qui souffrent.

Alors que le Gabon vit une crise multiforme accentuée par la pandémie du Coronavirus, que durant tout le premier septennat d’Ali Bongo Ondimba, la problématique de l’hégémonie de la légion étrangère au sommet de l’État était entière, et que la majorité de sa population vit dans la plus grande précarité, l’iman Ismaël Oceni Ossa vient de s’illustrer de la forte mauvaise manière. Lui, l’homme de Dieu sensé montrer l’exemple et vivre dans l’humilité.

Quel est cet imam bling-bling? Même dans les pays arabes où l’or, l’argent et l’encens coulent à flot, de mémoire collective, on n’a jamais vu un homme de Dieu à ce niveau de responsabilité se comporter comme un artiste ivoirien en quête de notoriété et de popularité. D’ailleurs où aurait-il trouvé autant d’argent à offrir au cou d’une femme même s’il est connu que c’est son fils, cet imberbe à la tête de collégien énervé, qui gère la caisse noire du palais présidentiel?

Dans une vidéo devenue virale, l’iman Ismaël Oceni Ossa, si tant est que c’est réellement lui, s’est transformé en faroteur de service. C’est-à-dire, en distributeur automatique de billets de dix milles francs. Une scène qui a suscité une profonde indignation et de grandes frustrations de la communauté nationale dans un Gabon où la place des étrangers dans l’administration mériterait sérieusement d’être reconsidérée.

Certes, le cadre choisi était strictement familial, mais le respect des mesures barrières semblait ne pas être une préoccupation pour ces individus nombreux. De plus, au regard de la situation déshumanisante que vivent les gabonais, ces images étaient plus que violentes. Elles étaient choquantes.

L’imam Ismaël Oceni Ossa, dont l’un des fils se trouve à être par ailleurs directeur de cabinet adjoint du président de la République et grand argentier du palais présidentiel, a vraiment manqué de sagesse et de discernement. Cette faute le poursuivra aussi longtemps que la question de la légion étrangère n’aura pas connu son épilogue.

Enfin, à quoi correspond, dans le saint Coran, cette attitude mondaine de l’imam Ismaël Oceni Ossa? C’est toute cette incohérence entre le titre « qu’ils portent » et les actes « qu’ils posent » qui fait que les gens s’interrogent sur leur rapport à la sagesse et à la réalité sociale du plus grand nombre. En 2017, Nicolas Sarkozy avait payé le prix fort en quittant de façon brutale et humiliante le sommet de la pyramide politique et administrative française. Quid du sort ou de la fin de l’imam Ismaël Oceni Ossa?

En voyant de telles scènes, on est tenté, pour recadrer voire condamner l’attitude irresponsable du père de Mohamed Oceni, le jeune directeur de cabinet adjoint du président  de la République, de paraphraser le titre du livre de Fabrice Lhomme et de Gérard Davet sur François Hollande:  » Un président ne devrait pas dire ça » en, « Un imam ne devrait pas se comporter comme ça « .

Si on veut encore rester plus dans le concret, combien de paies de nos chefs de village l’imam Ismaël  Oceni vient-il de claquer de la sorte sachant que ces infatigables serviteurs de l’État touchent environ dix milles francs par mois? C’est tout simplement scandaleux. Combien de tables bancs pouvait-on offrir à nos établissements avec cet argent dilapidé? C’est tout simplement honteux. Combien de couveuses pouvait-on mettre à disposition de nos hôpitaux pour la survie de nos enfants prématurés? C’est tout simplement malheureux.

Le peuple gabonais sait désormais qui est la tête de file de la légion étrangère au Gabon. Si le cas Accrombessi n’a pas servi de leçon, alors disons que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Chaque entité connaît son périmètre. Les génies du Gabon ne sont pas morts et demeurent immortels. Seuls eux savent toujours rendre aux gabonais leur dignité. Comprendra qui pourra.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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