L’Abbé Noël Ngwa Nguema et tout le mal que les Bongo et le pouvoir gabonais nous ont faits !

L’Abbé Noël Ngwa Nguema en soutenant le multipartisme au Gabon fut emprisonné et torturé sauvagement. Son rôle n’était pourtant pas différent des prêtres polonais qui apportèrent une aide décisive à la fin du communisme dans leur pays. Un jour le Gabon reconnaîtra qui sont réellement ses grands hommes.

Je devais avoir un entretien avec l’Abbé Noël Ngwa Nguema cet après-midi de rentrée scolaire afin qu’il me confirme mon intégration au Collège Bessieux mais j’ignorais tout de son engagement politique. Il faut dire qu’en ce temps-là, il y avait au Gabon une triade (l’Abbé Noël Ngwa Nguema , Bouassa et Jean-Pierre Elélague, des hommes d’exception) de prêtres catholiques plus ou moins engagés dans une forme de « théologie de la libération » à la gabonaise. Les jeunes adolescents de ma génération vivaient sous l’hypnose du Parti Démocratique Gabonais triomphant et unique et ne comprenaient pas grand-chose à ce qui se passait dans le pays.

J’entrai donc dans le bureau de l’Abbé Noël Ngwa Nguema qui m’écoutât d’un air absent comme s’il était déjà dans un autre monde. Je devais apprendre plus –tard que les services de la contre-ingérence gabonaise l’avait arrêté après ma conversation avec lui. Il fut jugé et condamné à plusieurs années de prison pour délit d’opinion politique. L’Abbé Noël Ngwa Nguema a été torturé notamment à l’électricité durant sa détention comme mon oncle paternel Moubamba Nziengui et bien d’autres. Le Président de la République participait en personne à quelques séances d’humiliation à Gros-Bouquet, la sinistre prison de Libreville la capitale gabonaise. Mon propre oncle Moubamba Nzienguy Barthélémy a succombé aux sévices de la prison plus-tard mais le Président de la République du fait de sa double ou triple personnalité a pris sous aile une partie de ses enfants. C’était cela aussi l’énigme Omar Bongo Ondimba.

Les années ont passé et l’Abbé Noël Ngwa Nguema est à présent très démuni physiquement parlant et fort malade. En attendant qu’un jour les vraies grandes figures de notre jeune Etat-Nation reçoive les hommages de la République nous ne devons rien oublier. Nous ne devons pas oublier qu’aux sources de la juste colère de ma génération contre les Bongo Ondimba et leur système PDG, il y a ces actes d’arrestations et de tortures qui ont touché des innocents dont la seule faute a été de penser qu’un autre Gabon est possible. Voilà pourquoi, le « sacrifice » de celles et ceux qui ne se sont pas battus pour des postes ou pour accumuler des milliards au nez et à la barbe du Peuple doit être amplifié et poursuivi. Est-ce possible dans un pays où l’on recherche l’honneur et le courage de nos pères sous un ciel ou rien ne brille ? Rien n’est moins certain, le désastre moral du Gabon ayant atteint des niveaux insoupçonnés.

En tous cas, en ce qui me concerne, je me battrai jusqu’au bout pour que le PDG soit brisé et que les bongoïstes paient le prix le plus fort pour ce qu’ils ont fait.

Imhotep Bruno Vladimir

Paul Essonne

Journaliste

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