Depuis le 10 octobre 2003, on célèbre comme tous les ans la Journée mondiale contre la peine de mort qui réunit tous les promoteurs de ce mouvement.
Aujourd’hui, plus de 114 pays ont aboli la loi et 28 observent un moratoire sur les exécutions. Finalement, seule une poignée de pays, souvent les moins démocratiques de la planète, pratiquent régulièrement la peine de mort et en font une utilisation dramatiquement politique, raciste et discriminatoire. Pourtant, la question du rétablissement de la peine de mort revient régulièrement dans le débat public. Il faut cesser de prétendre que le rétablissement de la peine de mort est une solution ou un choix possible.
En effet, longtemps, la mort et la souffrance ont été jugé nécessaires pour réparer une faute, pour expier, pour la vengeance qui réclame vie pour vie. Avant de mourir, le condamné devait payer sa faute et était soumis à la torture, torture offrant un large choix : supplice de la roue avec étirement des membres, brûlures, torsions, boissons forcées, toutes techniques dont la durée dépendait du degré du crime et du juge, plus ou moins sévère.
La mise à mort a été longtemps un spectacle attractif et gratuit qui déplaçait des foules-hommes, femmes et enfant confondus-foules souvent grondeuses, éméchées, excitées, qui venaient assister à cette grande représentation pour apprécier la lâcheté ou le courage du supplicié, applaudir le bourreau habile ou conspuer le maladroit.
Aussi, la peine de mort n’est pas un argument politique comme un autre. Elle n’a jamais fait décroître la criminalité nulle part dans le monde. La lutte contre la peine de mort est donc un combat permanent, une vigilance de tous les instants.
La hiérarchie des crimes passibles de peine de mort est une hypocrisie. Dire que l’on est contre la peine de mort, sauf pour tel ou tel crime, est déjà un échec. Le rôle de l’Etat est de se substituer à la loi du talion, avec une justice qui pacifie et régule, et ne répond pas à des pulsions de vengeance.