Journée Mondiale de la liberté de la presse : le Gabon n’est pas en reste.

L’Auditorium de la Maison Georges Rawiri a servi de cadre à la célébration de la 30e édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la presse ce lundi 3 mai 2021 sous le thème « L’information comme bien public », en présence du Ministre d’Etat, Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, de son Ministre Délégué Gisèle Akoghe et du Maire de Libreville, Eugène Mba.

Instaurée par l’ONU en 1993, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet chaque année de rappeler les atteintes portées contre les journalistes et la nécessité de défendre ce droit d’expression fondamental pour la démocratie. Selon le classement mondial établi par Reporters sans frontière (RSF), le Gabon occupe en 2021 la 117e place sur 180 pays, soit une nette amélioration par rapport à 2020 où le pays était positionné au121ème rang. Bien qu’on note une amélioration, beaucoup reste encore à faire.

Au cours de la célébration avec les journalistes, ULRICH DORLAND ELLA, enseignant chercheur en communication, chef de département en Journalisme et Métiers de la presse à l’Institut Supérieur des Sciences Economiques et Commerciales, de l’Information et de la Communication, a déclaré « les médias et les journalistes ne sont plus les seuls à disposer de moyens efficaces pour relayer des messages, les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram sont là pour l’attester. L’information désigne des faits portés à la connaissance d’un public. Elle doit répondre à au moins trois critères : Primo, elle doit avoir un intérêt pour le public, Deuxio, elle doit être factuelle, Tertio, elle doit être vérifiée et vérifiable. A partir de cet instant, on peut aisément comprendre que l’information peut et doit se classer parmi les biens publics.

Ce 3 mai constitue donc une opportunité, pour rappeler aux pouvoirs publics la nécessité de respecter les engagements en ce qui concerne la préservation du pluralisme des médias. Dans le code de la communication, il est clairement dit que la presse concourt à l’expression de la démocratie et garantie le pluralisme de l’information et des opinions.

La présente journée devrait également nous aider à réfléchir sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle et aussi et surtout à la viabilité des médias. »

Luck Ondias Souna, Administrateur Directeur Général, Expert E-Business & Communication Digitale par contre, affirme que « Dans ce contexte économique qui s’est vu perturbé des mois durant par une crise sanitaire inédite, les médias doivent se réinventer et faire preuve d’innovation s’ils veulent survivre. Aujourd’hui, la guerre de l’information est menée principalement via les nouveaux médias et via internet, champ de bataille où des bouleversements sans précédent ont été engendrés et où seuls les médias les plus créatifs et les plus persévérants conservent leur audience qu’ils ont su engager et monétiser.

La pertinence et la qualité des contenus que nous créons et diffusons sont les clés de la prospérité de nos médias. Les médias doivent réinventer leur image, adapter leur modèle économique non seulement à la demande de leurs clients, mais aussi aux nouveaux supports que les nouvelles technologies nous imposent. »

L’autre intervenant, Hervé ESSONO MEZUI, Chargé de Recherche CAMES, (IRSH-CENAREST) annonce qu’ « au Gabon, en matière de communication, les chaines de radio et télévisions (publiques et privées), la presse écrite et en ligne, se partagent le marché gabonais. Les médias ne sont pas de simples miroirs, chargés de projeter l’image fidèle de ce qui s’est passé, on affirme au contraire que les messages présentent toujours des points de vue particuliers sur la manière dont le public doit interpréter ce qui s’est passé.

Selon cette perspective, les médias sont ainsi impliqués dans un processus de «re-présentation» de la réalité, c’est-à-dire un processus de sélection, d’agencement et de diffusion. C’est donc dire que les messages des médias ne sont jamais neutres, ils expriment toujours un point de vue particulier sur l’objet traité.

Dans cette optique, au Gabon on enseigne aux jeunes que les messages des médias ne doivent pas être acceptés comme allant de soi, mais qu’ils doivent être lus, vus et compris pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des signes symboliques porteurs de significations déterminées. Ce sont des systèmes symboliques qui construisent le savoir social en le représentant. »

En revanche, M. Jude MISSENGUE MIVIESSINI, Directeur de la Promotion des Services Numériques, Ministère de la Communication et de l’Economie Numérique, dans sa communication évoque la nécessité de Booster la Société de l’Internet au Gabon par le renforcement du cadre légal et règlementaire, de Réorienter les modalités de déploiement des infrastructures en priorisant des projets à fort impact aux citoyens, d’Accélérer la digitalisation des administrations et des services publics.

Considérant que la liberté d’expression des journalistes garantit le droit à l’information de tous, c’est vouloir tout simplement vivre les yeux ouverts sur la réalité, pas dans un univers factice où les faits seraient édulcorés et les consciences manipulées. C’est sur cette note d’optimisme que le Ministre Délégué à l’Economie Numérique, Gisèle Akoghe a clôturé les travaux.

Paul Essonne

Journaliste

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