Face à l’explosion du chômage de masse avec plus de 100.000 personnes dans tout le pays depuis 2020, les missions de l’Office National de l’Emploi (ONE) apparaissaient particulièrement complexes. Il lui fallait poursuivre un objectif de retour à l’emploi alors que la croissance est faible.
Aussi, le changement de l’ONE en Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE), conformément à la Loi n° 010/2022 du 05 août 2022 portant création du Pôle national de promotion de l’emploi tient, pour partie, à des problèmes d’organisation. Car les conseillers étaient accaparés par de multiples tâches chronophages comme la gestion, le management, ou l’accueil. Du coup, l’accompagnement des chômeurs ne comptait que très peu dans leur emploi du temps. Pourtant, l’ONE avait redéfini sa stratégie, en différenciant ses services suivant les besoins des personnes. Celles qui sont proches du marché du travail bénéficient d’un accompagnement suivi, celles qui en sont éloignées ont un accompagnement renforcé, enfin, celles se trouvant dans une situation intermédiaire sont guidées.
Malgré les moyens renforcés mis à sa disposition et l’implication de ses équipes, l’ONE affichait des résultats décevants en matière de retour sur le marché du travail. Alors qu’il avait été placé en priorité numéro un, le sort des demandeurs d’emploi de longue durée s’avère insuffisamment pris en compte. Avec un paradoxe terrible : les contacts avec les conseillers se raréfient au fur et à mesure que s’allonge la durée du chômage. Estimer la performance de l’ONE en la matière constitue un exercice difficile, car les indicateurs disponibles ne permettent pas d’apprécier ce qui relève de l’action de l’opérateur de l’Etat et ce qui résulte d’autres facteurs sur lesquels il n’a pas prise. Cependant, les données relatives au chômage de longue durée montrent une aggravation du phénomène. Ce n’est pas la stratégie de l’opérateur de l’Etat qui était en cause mais les modalités de ses interventions.
Mais la recherche d’offres d’emploi par le PNPE sera-t-elle universelle ? Ou va-t-il se concentrer sur les opportunités de postes pour les chômeurs faisant l’objet d’un accompagnement, en particulier ceux qui sont le plus en difficulté. Il y a là un double risque pour le PNPE : Ne plus apparaître comme un interlocuteur au contact des entreprises et perdre sa crédibilité en présentant des candidats particulièrement éloignés des profils souhaités par les employeurs.
Il serait judicieux d’ouvrir le conseil d’administration du PNPE à davantage d’experts du recrutement ou du monde de l’entreprise ou bien carrément de le mettre en concurrence pour aider les entreprises à faire face à leurs besoins de main-d’œuvre.