La montée au créneau des organisations patronales ces derniers temps devrait interpeller les membres du gouvernement sur le profond malaise qui mine le risque économique national, dans lequel nos compatriotes ont de plus en plus du mal à s’affirmer.
La passation des marchés qui se fait désormais à plusieurs égards sans tenir compte parfois des obligations légales qui imposent souvent de prendre en compte des nationaux ne semble embarrasser nos décideurs qui n’hésitent plus à privilégier des étrangers au détriment des nationaux, en dépit des nombreux scandales de détournements de fonds publics à destination de pays étrangers, auxquels nous assistons dans de nombreux marchés.
Le président Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) dit tout simplement haut ce que de nombreux entrepreneurs pensent bas « Il n’est pas possible de créer la croissance économique dans notre pays sans prendre en compte l’urgence nécessaire d’accroître le nombre d’hommes d’affaires autochtones. Toutes les grandes économies du monde se sont solidifiées en commençant à pratiquer le protectionnisme économique et à favoriser le savoir-faire des nationaux. La Chine, l’Inde, l’Ethiopie et même les États-Unis en 2008, ont eu recours à ces pratiques.
Faire la part belle pour un temps, aux nationaux dans l’économie ne devrait pas être assimilée à une quelconque pratique xénophobe, mais à une volonté de développement propre à toutes les nations. Le partage des richesses et l’égalité des chances prônée par le Chef de l’Etat, doivent tirer leur sens dans une politique gouvernementale axée sur la préservation des intérêts nationaux. La fuite des capitaux qui est devenue au fil des années une entorse au développement économique de notre pays a entraîné une raréfaction de la circulation des billets dans nos ménages. La précarité ayant pris le dessus sur la prospérité, nous nous retrouvons face à un pays très riche, mais une population de plus en plus financièrement à la remorque. Le PIB du Gabon dont on parle tant et qui fait des envies à travers le monde, n’est plus qu’une simple vue de l’esprit dans les ménages gabonais. L’entrepreneur Gabonais autochtone est devenu un spectateur du partage des richesses, qui assiste avec impuissance au partage des marchés ».
A en croire les réactions des entrepreneurs gabonais, tout semble se passer comme si le gouvernement gabonais ne disposait plus en son sein d’un ministère en charge de promouvoir les PME. Une situation qui suscite la réaction des entrepreneurs membres de nombreuses corporations patronales, qui ne cachent plus leur amertume face aux nombreuses incongruités qui entourent l’environnement économique national.
La réaction du président de la CGPMEI Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné, ne devrait en aucun cas surprendre les gouvernants gabonais et devrait interpeller à un très haut niveau de responsabilité « Quand vous regardez ce qui s’est passé dans l’attribution des marchés de construction des établissements d’enseignement dans notre pays, il y a de quoi être scandalisé. Une partie importante de ces constructions ont été confiés à des entrepreneurs non autochtones. Conclusion, certains ont fui avec l’argent, d’autres n’ont pas bien réalisé leurs ouvrages. Quoi qu’il en soit, une part importante de l’argent payé à ces entrepreneurs a fini par quitter le Gabon.
Ce qui se passe, c’est que quand l’Etat ou une institution importante finance un marché au bénéfice d’une entreprise appartenant à un non autochtone, une fois que ce dernier s’est acquitté de ses charges de fonctionnement et d’investissement, le reste d’argent prend le chemin de son pays d’origine. La plupart du temps, ces derniers prennent également des sous-traitants étrangers. Dans ce cas de figure, ces derniers aussi finissent par rapatrier ce qu’ils ont gagné. Au final, seule une infime partie des sommes débloquées pour ce marché restera au Gabon dans le cadre des impôts et la location des maisons de ces entrepreneurs.
Mais si l’Etat apprenait à confier des travaux à des consortiums de PME inscrits dans les organisations patronales, nous n’aurions pas les situations de détournement comme celles de ce sujet Malien qui vient de fuir avec une enveloppe de 5 milliards de francs CFA dans ses valises destiné à la construction d’une école à l’intérieur du pays. Un consortium de PME dans le cas de la construction d’une école peut regrouper pas moins de 10 corps d’états. C’est-à-dire 10 corps des métiers différents et l’argent destiné au financement de ces chantiers restera à 100% en circulation dans notre économie.
Il ne s’agit pas ici de tout donner aux autochtones, mais de créer des parités afin de satisfaire une partie importante de cet électorat qui ira aux urnes pour choisir le futur Président du Gabon. Des entreprises comme le groupe Olam-Arise, Foberd Gabon, ont une forte colonie de sous-traitants non autochtones. Vous trouverez très peu de nationaux dans la sous-traitance au sein des marchés de ces entreprises. Les rares nationaux sous-traitants dans ces milieux passent leur temps à se plaindre des injustices qu’ils vivent au quotidien. Regardez la filière des cantines dans les établissements secondaires du Gabon. Combien de nationaux avez-vous qui détiennent des cantines en milieux scolaires ?
Tout cela ne peut rester ainsi à la veille d’une élection aussi importante. Les entrepreneurs nationaux réclament plus de considération et d’attention ».