C’est tout un symbole. Portée par une surabondance de liquidités dans l’économie post-Covid, la planète GSEZ (la zone économique à régime privilégié de Nkok, la zone industrielle spéciale d’Ikolo, la zone industrielle de Mpassa-Lebombi) connaît un coup d’accélérateur sans précédent. Au premier semestre (de janvier à juin 2022), il y a eu une augmentation d’une part en volumes containerisés de 34 %, et d’autre part en termes d’exportation de 21 %. Même si les risques de bulle suscitent des inquiétudes, la cadence endiablée des GSEZ semble loin de s’essouffler.
En effet, 17 000 conteneurs EVP ont été exportés au premier semestre. Par contre, le volume des exportations s’élève à 331 000 m3 au premier semestre. C’est dire que les GSEZ gagnent des parts de marché et voient leur productivité croître rapidement. Dans un contexte de concurrence internationale accrue, leurs exportations ont généré tout de même 108 milliards de francs CFA, soit une hausse globale de 55 %. Ainsi, en raison de la place encore importante de l’industrie dans l’économie et de son effet d’entraînement, le développement industriel doit rester une priorité politique du Gabon. Rappelons que les GSEZ jouent un rôle très important dans l’économie gabonaise et conservent une place dans l’emploi et le PIB du pays. Leurs situations est, à certains égards, paradoxale : les GSEZ maintiennent leur part de marché dans le commerce mondial et sont, de fait, les principaux acteurs de la mondialisation. Leurs taux de marge moyen sont élevés et elles possèdent un tissu dynamique de petites entreprises.
Fer de lance du Gabon dans la mondialisation, les GSEZ doivent bénéficier d’un environnement économique plus compétitif, d’un renforcement de son potentiel d’innovation et d’une politique favorisant le développement des PME. C’est le meilleur moyen de préserver ses parts de marché et d’augmenter l’emploi industriel à près de 3 000 postes.
Par ailleurs, la compétitivité des GSEZ suppose des conditions macroéconomiques accommodantes et stables. Ceci suppose une inflation basse et des taux d’intérêt peu élevés. Mais cela suppose aussi pour les entreprises exportatrices une relative stabilité du taux de change.