Je me réveille ce matin sous les bons souvenirs de mes brèves années d’enseignant en informatique au sein des écoles primaires privées. Malheureusement, les menaces des syndicats du secteur éducatif, quant à la non-reprise des cours ce lundi 27 septembre, ont vite fait de me ramener les pieds sur terre.
Selon mon aîné et syndicaliste Marcel Libama, le dialogue social entre les partenaires sociaux et le gouvernement est inexistant sous l’actuelle Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. Ce qui contribue à cristalliser les positions des enseignants, dont le cahier des revendications pour la reprise sereine des cours demeure sans satisfaction.
La Convention Nationale des Syndicats du Secteur Education – Conasysed a appelé à une assemblée générale ce lundi 27 septembre au stade d’Awendjé. Chose curieuse, alors que le ministre de l’Education nationale, Patrick Mouguiama-Daouda, dans un récent exercice médiatique, affirmait que l’année scolaire 2021-2022 sera des plus stables et normales.
Voici un gouvernement qui, malgré le fait d’avoir à la tête du ministère ici concerné l’ancien conseiller d’Ali Bongo Ondimba en matière d’éducation (puisque superviseur de la dernière Task-Force y relative), ne se soucie guère de l’avenir de nos enfants.
Mon ancien enseignant du département des Sciences de la communication de l’UOB, aujourd’hui ministre, avait pourtant tablé sur un plan quinquennal de plus de 1250 milliards de FCFA capable, disait-il, de redonner du sourire aux enseignants, aux apprenants et leurs parents.
On avait cru que sa proximité (d’antan ?) avec Sylvia Bongo Ondimba serait d’une certaine utilité, vu la gestion quasi-familiale établie au sommet de l’état. Mais… Zéro.
Ceux qui ont investi tant d’énergie à démontrer que ce sont les anciens ministres qui étaient « personnellement » des médiocres, alors que notre pays fait plutôt face à un réel souci de gouvernance budgétaire, sont désormais eux-mêmes confrontés à l’évident constat.
Inaugurer quelques écoles à l’architecture ridicule en plein 21ème siècle, alors que nous méritons mieux, ne sera donc guère suffisant. Surtout, lorsque ces maigres constructions ne répondent à aucune norme efficace de la carte scolaire. Par exemple, on devrait construire des écoles dans un rayon qui permettrait aux élèves d’être à moins de 20 minutes de marche de leur lieu d’apprentissage. Ce qui pourrait soulager les charges familiales, en évitant des frais de transport.
C’est dire si nous ne notons aucune lisibilité dans les politiques publiques en matière d’éducation, notamment pour la gestion optimale des carrières des enseignants, dont les recrutements, salaires, émoluments et autres primes deviennent des droits à mendier et à conquérir en permanence.
Pourtant, la réduction du train de vie de l’Etat, dont celui de la présidence de la République particulièrement, peut participer à financer le plan Marshall dudit secteur.
Pourquoi ne pas d’ailleurs envisager l’adoption d’une taxe spéciale en soutien au secteur éducatif ? Et si on regardait du côté des industries extractives ou de la SOBRAGA, par exemple ?
Encore faut-il avoir un président de la République et un gouvernement soucieux des Gabonais pour gérer à bon escient de tels nouveaux financements. Parce que nous voyons bien que la RAC (les 500 FCFA mensuels en sus de nos abonnements de télévision) ne sert pas le ministère de la Communication, au regard des plaintes des professionnels du secteur.
Vivement l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président de la République pour mettre en œuvre cette nouvelle ère.
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo – Officiel