Entretien exclusif du Gouverneur du Moyen-Ogooué Barnabe Mbangalivoua.

Le Gouverneur du Moyen-Ogooué Barnabe Mbangalivoua a répondu aux questions du correspondant provincial de 7 Jours Info, Landry Ekomba Ndombe. Dans cette interview, il s’est non seulement confié sur son rôle, mais est revenu sur la situation sanitaire et économique de la province du Moyen-Ogooué et a annoncé de nouvelles mesures pour un avenir serein.

Landry Ekomba Ndombe (LEN) : Mes félicitations pour votre nomination. Quel sentiment vous anime présentement ?

Barnabe Mbangalivoua (BM) : C’est la cerise sur le gâteau. C’est la confirmation d’une réussite administrative. Je remercie le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba pour cette nomination.

LEN : Vous êtes en pleine tournée de prise de contact dite « administrative » dans les services administratifs. Quel est le message que vous véhiculez à l’endroit de vos administrés ?

BM : Je leur annonce que je suis le nouveau Gouverneur. Et que par conséquent, nous devons travailler sérieusement. Qu’ils n’aient pas peur. Qu’ils fassent convenablement leur travail pour la bonne marche de l’administration provinciale et la bonne marche des structures de l’Etat.

Moi, je suis venu pour être un animateur pas un tyran ni un gourou ou un dictateur. Je travaille avec eux parce que ce sont des fonctionnaires, c’est la main-d’œuvre non permanente, tous sont pris en charge dans le budget de l’Etat comme moi. Donc, je voulais les rassurer.

Lorsque j’ai pris mes fonctions, la première prise de contact que j’ai eu c’est avec les Directeurs, les Chefs de service. Donc la main-d’œuvre non permanente et les autres collaborateurs de ces différents Directeurs ne sont jamais à coté de moi. Je me suis décidé qu’il fallait quand même que j’aille vers eux, leur montré qui j’étais et leur prodiguer des conseils de fraternité, d’amour, de travail, d’amour de son prochain. J’ai apporté un leitmotiv, travaillé sans peur, faite votre travail convenablement et puis ensemble nous allons faire progresser l’Administration dans la province du Moyen-Ogooué pour laquelle nous sommes attachés, puisque nous sommes nommés et payés pour travailler là-dedans.

LEN : Vous n’êtes pas un homme de promesse ?

BM : Ah non ! Par les temps qui courent, il ne faut pas faire des promesses. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui fais des promesses, ceux qui doivent en faire, on les connait. Moi, je suis là pour rassurer les uns et les autres malgré les difficultés. Paris n’a pas été construite en un jour, à plus forte raison Lambaréné. Mon travail, c’est de servir de relai même si les différents Ministères ont les documents. Mon travail est aussi de servir de relai, c’est de toujours donné un petit poste, c’est lorsque je suis face à un Ministre de tutelle lui dire d’améliorer les conditions de travail et de vie de leurs fonctionnaires. Voilà un peu le message que je porte. C’est un message d’unité.

LEN : Vous allez parcourir toute la province ?

BM : Oui. La semaine prochaine, je termine avec les collectivités locales de Lambaréné. Ensuite, je me donne un petit moment de répit, et puis je reprends mon bâton de pèlerin.

LEN : L’administration et d’autres secteurs tournent au ralenti à cause de la pandémie du Covid-19. Quelle appréciation faites-vous de cette situation ?

BM : C’est vrai qu’il y a le ralentissement des activités économiques et même administratives. Même les grandes puissances telles que les Etats-Unis, la France, l’Allemagne sont en difficultés, ce n’est pas le Gabon petit pays de 2 millions d’habitants qui peut faire mieux. Ce qui est sur, c’est que les plus hautes autorités de la République en tête desquelles le Président de la République Ali Bongo Ondimba, se battent pour que l’activité ne s’arrête pas. La preuve, c’est que nous sommes payés, les fonctionnaires sont payés, dans les entreprises les employés sont payés.

Ce que je souhaite, c’est le souhait de tout le monde, c’est que cette pandémie puisse disparaitre du pays rapidement pour que le pays reprenne sa vitesse de croisière, c’est de faire en sorte que nos enfants et tout le monde soient à l’aise. La sécurité est là, et l’Etat a fourni les moyens pour nous protéger.

LEN : La rentrée scolaire 2020-2021 a démarré sur les chapeaux de roues. Quel enseignement tirez-vous de cette année pas comme les autres ?

BM : Dans la province du Moyen-Ogooué tout se passe très bien. J’ai des informations sures de Madame la DAP (Directrice d’Académie Provinciale) et de certains enseignants que je rencontre et avec qui je discute à bâton rompu. Il faut comprendre que le Gabon se trouve dans une situation qu’il n’avait jamais prévue. Il y a eu peut- être des balbutiements au départ mais actuellement le gouvernement de la République sur les instructions du Chef de l’Etat essaie de tout faire pour qu’il y ait moins de casses. Pour le moment, je suis satisfait du respect du protocole sanitaire.

LEN : Le phénomène des inondations devient un casse-tête migovéen. Que pouvez-vous faire face à cette situation ?

BM : Vous comprenez bien que le Moyen-Ogooué est une zone fluviale et très lacustre. Nous ne pouvons rien faire, ce sont des phénomènes naturels, sauf qu’à travers le dérèglement climatique, le Moyen-Ogooué encaisse les affres de la nature notamment les inondations dans ses zones y compris à Lambaréné. Il n’y a pas de solutions miracles.

LEN : Avez-vous une sensibilisation à l’endroit des riverains ?

BM : Bon, les habitudes ont la tête dure. On ne peut pas chasser des personnes qui prétendent vivre là depuis plusieurs générations. Pourtant, elles voient des inondations récurrentes. C’est incompréhensible, cette manie de certaines personnes d’aller construire dans des zones inondables pour que l’Etat puisse les dédommager. Moi, j’appelle ça de l’escroquerie organisée.

D’ailleurs, je profite de votre tribune pour tirer la sonnette d’alarme aux fonctionnaires du Cadastre de faire très attention là-dessus.

LEN : Une dernière question. Les panthères du Gabon ont été défaites par la Gambie 2 buts à 1, après leur mésaventure de l’aéroport de Banjul. Quel est votre commentaire ?

BM : C’est comme si on oublie vite. La Gambie n’a jamais été une zone hospitalière. Toutefois, j’ai confiance au recours de la Fédération gabonaise de football et je fais confiance aux instances de la CAF parce que la Gambie doit perdre les trois points. Si la Gambie n’est pas sanctionnée c’est l’ouverture à l’anarchie. Les Gabonais savent le faire. J’ai peur pour l’avenir, parce que lors d’une prochaine confrontation ça va chauffer. C’est le sportif qui parle et non le Gouverneur.

Landry Ekomba Ndombe

Correspondant Moyen-Ogooué

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