Cérémonie d’Ouverture de la Première Session Ordinaire 2020 du Sénat : Sous le signe de la solidarité.

C’est la présidente du Sénat Lucie Milebou qui a présidé le lundi 2 mars 2020, la cérémonie relative à l’ouverture de la Première Session Ordinaire 2020 de l’Institution, en présence du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. Cette première session ordinaire du Sénat se singularise par la célébration du premier anniversaire de la 13ème législature de l’Assemblée Nationale. Bien plus qu’auparavant, la paix, la stabilité et la construction du Gabon constituent leur leitmotiv, afin que prévalent davantage de patriotisme, de dextérité, d’efficacité et d’engagement au service de l’intérêt collectif de la population gabonaise.

En effet, la jeunesse, de plus en plus éveillée, de plus en plus vigilante, est consciente que le débat constructif doit se dérouler dans l’hémicycle et non dans la rue. Les jeunes portent légitimement leurs espoirs sur les élus, tout en guettant le moindre faux pas de toute la classe politique, quel qu’en soit le bord. Le renouveau des services publics arrive à point nommé, et suscite un regain d’espoir pour la population qui déplore la dégradation dudit service public et ne sait plus à quel saint se vouer. Ainsi, la notion de service public disparaît inexorablement : les services réputés publics deviennent aléatoires pour les usagers, bien qu’ils paient les impôts, mais lucratifs pour des acteurs, pourtant régulièrement rémunérés à cet effet.

Conséquemment, la violence s’enracine. Elle s’étend jusque dans le milieu scolaire, compromettant l’avenir de nombreux enfants. Tout en encourageant le renforcement des mesures pédagogiques et coercitives en milieu scolaire, les sénateurs demandent à chacun de faire son introspection et à bannir des agissements d’un autre âge, qui sévissent malheureusement sous d’autres cieux.

Phénomène aggravant, les stupéfiants provoquent des comportements incontrôlables, engendrent des cas de troubles mentaux de plus en plus nombreux hélas, portant préjudice aux parents, au voisinage et à la société. Un autre fléau est susceptible de gangrener notre pays : des bandes organisées d’expatriés écument dangereusement nos forêts, pour en exploiter des richesses de nos sols et sous-sol, au vu et au su, si ce n’est avec la complicité des autorités. Sachant que sous d’autres cieux ce phénomène engendre des conflits dévastateurs, il importe de le prendre urgemment à bras le corps.

Qu’à cela ne tienne, les sénateurs apprécient à sa juste mesure, l’anticipation par le Gouvernement des dispositions préventives pour parer à toute éventualité afférente à ce mal galopant, le coronavirus. Ils l’encouragent à accroître la vigilance, car les foyers se rapprochent. Tout comme ils acclament la décision du Chef de l’Etat d’envoyer un soutien financier aux étudiants gabonais en Chine. Dans le même ordre d’idées, les sénateurs se félicitent de la réhabilitation progressive tant attendue du bourbier du PK 80 et des travaux initiés sur quelques axes de la voirie de Libreville. Toutefois, les épineux problèmes relevant de l’hydre des infrastructures demeurent notamment dans les provinces où les obstacles que constituent l’état du réseau routier, des voiries urbaines et de l’assainissement des villes sont criards.

Aussi, sous réserve d’une alternative crédible, les sénateurs réitèrent leurs trois suggestions afférentes à l’amélioration des infrastructures routières et urbaines : Un plan d’urgence pour gérer les situations de crise pendant cette grande saison de pluies ; 2) : une loi de programme pour assurer la planification à moyen terme des travaux d’infrastructures sur l’étendue du territoire ; 3) : l’équipement approprié de subdivisions de TP et des municipalités, en vue de garantir l’entretien régulier du réseau routier et des canalisations d’eau, de Libreville et Port-Gentil notamment.

En outre, il ne pourrait échapper à un Magistrat, que la plupart des procès au Tribunal de Libreville portent sur des litiges fonciers. En désespoir de cause, faute de pouvoir acquérir régulièrement une parcelle de terrain, même non viabilisée, des Gabonais sont à la merci d’escrocs de tous acabits. Plus que de maisons, la population attend de l’Etat des terrains constructibles.

Quant au chemin de fer, il est devenu un danger public potentiel, vu le nombre d’accidents plus ou moins graves enregistrés ces derniers temps. Or, en l’absence de routes et d’avions, pour aller et venir dans certaines provinces, les voyageurs n’ont guère de choix que de s’astreindre à passer parfois 48 heures dans le train, sans commodité particulière. Une action urgente s’impose, afin d’éviter la catastrophe ! L’intérêt que lui portent notamment les exploitants miniers, qui en sont désormais les utilisateurs privilégiés, devrait permettre l’amélioration et la sécurisation de cette voie, ainsi que l’acquisition de wagons appropriés.

Par ailleurs, la Représentation Nationale, constamment à l’écoute de la population et vivant ces réalités, ne peut demeurer insensible au développement de nouvelles pratiques sociétales qui contribuent indubitablement à la paupérisation, alors qu’il serait judicieux de rechercher toute source d’économie en ces temps de crise, en vue d’investir utilement.

Bien que ces pratiques ne soient pas forcément du domaine de la loi et donc de la compétence des législateurs que sont les sénateurs, qui prennent le risque d’en relever trois, dont les conséquences sont perceptibles au niveau de toutes les familles.

1- Le mariage. Dans la lancée des Ministères compétents qui ont initié deux actions judicieuses de sensibilisation, l’une sur l’importance du couple, socle de la société et l’autre sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Cependant, une pratique aggrave la vulnérabilité des femmes.

2- Les obsèques deviennent des sources considérables de dépenses pour qui perd un parent, en plus de la charge émotionnelle.

3- Les aliments et médicaments dits « de la rue », que consomment nombre de Gabonais constituent des fléaux dont les conséquences sur la santé s’avèrent néfastes et très coûteuses à terme.

L’objectif visé à travers ces évocations est de susciter des débats libres, en vue d’en identifier si possible, des solutions idoines. Il va sans dire que la volonté du Sénat est inébranlable, de collaborer pleinement avec les autres Institutions, ainsi que les Gabonais constructifs et tous ceux qui veulent du bien du Gabon, en vue de faire évoluer son dispositif législatif.

Le Sénat est totalement disposé à participer à des concertations responsables sur les dernières recommandations réitérées par la Cour Constitutionnelle et d’autres suggestions pertinentes éventuelles.  Il exhorte le Gouvernement à poursuivre son œuvre d’allègement de la dette, y compris la dette intérieure, à capitaliser et pérenniser les caravanes médicales initiées notamment par la Présidence de la République, à renforcer les mesures d’incitation à l’investissement privé, en vue de relancer durablement la croissance économique.

 

Paul Essonne

Journaliste

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