Dans le cadre des activités préparatoires à la XXIème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale prévue le 25 juillet 2022 et en prélude à la réunion des Ministres en charge de l’Energie des Etats membres de la CEEAC, en vue de la validation des projets de textes relatifs à la mise en place et l’opérationnalisation de la Commission Régionale de Régulation de l’Electricité de l’Afrique Centrale (CORREAC), la capitale de la République Démocratique du Congo a abrité les 17 et 18 juillet 2022 la réunion des Experts du Sous-Comité Technique Spécialisé « Energie ».
Au menu de la rencontre, la préparation des projets des textes relatifs à la mise en place et l’opérationnalisation de la CORREAC à soumettre au Ministres et les éléments pouvant les aider dans la proposition des pays candidats devant abriter le Siège de la CORREAC.
Les experts ont également examiné les livrables suivants :
- Décision portant création de la CORREAC,
- Règlement portant organisation et attributions de la CORREAC,
- Cahier de charges pour le choix du pays de Siège de la CORREAC,
- Feuille de route et budget de démarrage de la CORREAC
La réunion a regroupé les Directeurs Généraux de l’Energie et les Directeurs Généraux des Autorités et Agences de Régulation (ou leurs Représentants) des Etats membres ainsi que les Experts de la Commission de la CEEAC, les représentants du Pool Energétique de l’Afrique Centrale (PEAC), et les représentants de la Mission d’Assistance Technique de l’Union Européenne auprès du PEAC.
Trois interventions ont ponctué la cérémonie d’ouverture des travaux des Experts, notamment :
– L’allocution du Président de la Commission de la CEEAC, lue par Madame Marie Thérèse Chantal MFOULA, Commissaire chargée de l’Aménagement du Territoire et Infrastructures à la CEEAC ;
– L’allocution de Monsieur Jean Bosco KAYOMBO, Directeur Général de la SNEL, Président du Comité de Direction du PEAC ;
– Le discours d’ouverture de son Excellence, Monsieur Olivier MWENZE MUKALENG, Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité de la République Démocratique du Congo.
Madame la Commissaire, prenant la parole au nom du Président de la Commission de la CEEAC a rappelé le processus devant conduire à la mise en place de la CORREAC, notamment la validation par le Sous-Comité Technique Spécialisé « Energie », puis l’adoption par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, des textes relatifs à la création de la CORREAC. Elle a poursuivi en indiquant que la mise en place de la CORREAC vise la mise en place du Marché régional de l’Electricité, en vue de s’arrimer au Marché continental de l’Electricité à venir.
Enfin, Madame la Commissaire a informé les participants de l’obtention d’un don du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) d’un montant de 1 345 000 USD pour appuyer l’opérationnalisation de la CORREAC.
Dans son intervention, le Directeur Général de la SNEL, Président du Comité de Direction du PEAC a présenté les objectifs du PEAC et rappelé l’immense potentiel énergétique de l’Afrique Centrale.
Il a souligné enfin, que la création d’un marché de l’électricité doit être précédée par la mise en place des institutions juridiques et règlementaires indispensables, dont un organe de régulation.
Le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité de la RDC quant à lui a, dans son discours d’ouverture, a rappelé la situation énergétique paradoxale de l’Afrique Centrale, caractérisée par, entre autres, d’une part, un potentiel très élevé, particulièrement en hydroélectricité qui, à elle seule suffirait à alimenter toute la Région Afrique Centrale, et fournirait l’électricité aux autres régions d’Afrique ; et d’autre part, une interconnexion des réseaux électriques encore embryonnaire entre les Etats membres de la Communauté.
Il a poursuivi, par ailleurs, son propos en déplorant l’absence de cadres règlementaire, institutionnel et juridique, permettant d’attirer la confiance des investisseurs. Il a indiqué que la RDC contribuera à la mise en œuvre des actions contenues dans la feuille de route de démarrage de la CORREAC.
Enfin, il a remercié les Partenaires techniques et financiers notamment l’UE, ainsi que la Commission de la CEEAC et le Secrétariat Permanent du PEAC pour l’organisation de cette rencontre.
Pour la mise en œuvre de la Structure de la CORREAC, les Experts ont recommandé, que la Commission de la CEEAC , dans le cadre du Projet d’Appui au Développement du Cadre Règlementaire de l’Electricité de l’Afrique Centrale (PADCRE-AC), sollicite l’avis de non-objection de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour remplacer le recrutement du Personnel du Secrétariat Exécutif de la CORREAC, par le recrutement du Personnel du Conseil de Régulation et certains Personnel du Secrétariat Exécutif de la CORREAC.
Les experts ont suggéré qu’en attendant la mise en place de la Cours de Justice de la Communauté, le Comité Technique Spécialisé Justice et Affaires Juridiques règle les recours des Décisions prises par la CORREAC.
S’agissant des pays candidats à abriter le Siège de la CORREAC, la République Démocratique du Congo a exprimé solennellement son intention d’abriter le siège de la CORREAC.
En vue de soutenir le démarrage et l’opérationnalisation de la CORREAC, les Experts ont recommandé la mise en application par les Etats de la Décision n° 073/CEEAC/CCEG/XVI/15 portant approbation de l’institution d’un prélèvement PEAC et la création d’un Fonds de développement du secteur électrique de l’Afrique Centrale. Et ce conformément à leur engagement dans la Décision n° 05/CEEAC/CCEG/XIX/21 portant promotion des Energies Renouvelables en Afrique Centrale.
A l’issue des travaux, les experts ont examiné et validé les projets de Programme de travail, de l’ordre du jour de la Réunion des Ministres et exprimé toute leur gratitude aux autorités de la République Démocratique du Congo, particulièrement à Son Excellence Felix -Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat, Président en exercice de la CEEAC, pour son engagement et sa détermination dans le processus d’intégration régionale.