« Appels à la candidature lors des célébrations en différé du 12 mars, une vaste opération d’escroquerie » déplore Serge Abslow.

De les voir gigoter comme des puces excitées sur les différentes maisons du parti de leurs villes sinistrées, m’a choqué. Ils sont partis en masse de Libreville où ils occupent des fonctions dans l’administration publique, parapublique et privée, avec leurs belles voitures et leurs trolleys chargés d’argent liquide. Argent pour une part détourné dans les caisses des services qu’ils dirigent, et pour une autre part distribué par le parti des masses, pour financer cette grande farce nationale qui consiste à donner l’impression d’une maîtrise des populations dans l’arrière-pays. 

Mais cette comédie ne trompe qu’eux-mêmes ou tout au moins ceux à qui ils font croire qu’ils drainent derrière eux du monde. Qu’ils capitalisent une popularité qui garantira à celui qu’ils appellent à être candidat, un fond électoral certain dans cette élection qu’ils savent perdue d’avance. Et pour cause, ils ont dormi pendant 7 ans, sans jamais se souvenir qu’un mandat ne dure pas éternellement. Qu’il viendra bien le temps du bilan. 7 ans après la victoire usurpée de 2016, quel bilan peuvent-ils dresser aujourd’hui pour oser revenir solliciter nos soutiens?

Que ceux qui les envoient venir se livrer à cette indécente comédie, sachent qu’aucun de tous ses politicards du dimanche ne jouit d’aucune réelle popularité et encore moins d’aucune légitimité. Ces pauvres bougres qu’ils traînent et exhibent à chacune de leurs sorties, sont des désœuvrés, des petites frappes devenues des mercenaires politiques qui touchent des « jetons de présence » pour venir faire le nombre et donner l’illusion d’une mobilisation. Eux-mêmes ne croient pas un seul instant qu’ils puissent être convaincants. Sans cet argent distribué, le parti des masses n’existerait plus.

L’illusionnisme est la seule réponse qu’ils ont trouvée à leur immobilisme. Ils déploient des trésors de moyens et d’énergie pour l’entretenir. C’est là même que se mesure leur degré de cynisme et d’abjection. Leur opportunisme rampant est écœurant. Plutôt que d’user de leurs positions pour changer la vie des Gabonais, ils en jouent au contraire pour les tromper et tromper par la même occasion leurs commanditaires font. Quel bon sens il y a-t-il à dépenser des sommes folles pour maquiller une vérité plutôt qu’à dépenser ces mêmes folles somme pour changer cette vérité?

Mais c’est la mécanique implacable de cette génération de politicards véreux, tous obnubilés par des positions, des promotions et par l’argent. Ils excellent dans l’ingénierie de la dissimulation, de la mobilisation par la corruption et de la procrastination dans le seul but de paraître plutôt qu’être. Quelle tristesse et quelle ironie de voir la place de l’indépendance d’Oyem noire de monde pendant ces parades politiques, alors même que cette ville est dans un état de « destruction massive » par le niveau de dégradation de ses infrastructures!

Quel esprit véritablement équilibré peut croire que les populations d’une telle ville sinistrée, seraient heureuses et contentes de leur sort? Sauf à faire entendre que les oyémois sont devenus masochistes, au point d’aduler et de célébrer ceux qui sont responsables de la situation de leur ville. Non, les oyémois parmi lesquels je vis au quotidien et dont j’entends les critiques, ne sont pas atteints du « syndrome de Stockholm » ou de « l’esclave consentant » pour parader aux côtés de leurs bourreaux. Il ne peut donc s’agir que d’une opération de corruption par des espèces sonnantes et trébuchantes.

Et de ces « espèces » qui se côtoient depuis 60 ans et qui conjuguent l’indécence sans aucune gêne, il faudra qu’on en parle un jour dans ce pays. Ces « espèces » d’argent liquide qui soutiennent cette dynamique de l’immobilisme que promeuvent ces « espèces » de politiciens de pacotille, incapables de transformer la triste vie de leurs compatriotes en mieux. Ces « espèces » de zozos qui continuent de se croire utiles au pays alors qu’ils lui nuisent gravement. De vraies catastrophes qui installent au contraire le désastre là où régnait un peu d’ordre.

Ils se jouent impunément de ce peuple en croyant le berner avec leur argent roi. Mais ils auront beau se pavaner dans leurs costumes blancs qui leur donnent un air de pureté extérieure, ils sont en vérité à l’intérieur d’une noirceur ténébreuse. Ils ne trompent personne!  Pas plus qu’ils ne convainquent aucune de ces foules qu’ils rassemblent à coups de millions et de milliards. A force de roublardise, ils ont fini par enseigner à ce peuple leurs « frappes » et il leur restitue aujourd’hui ce qu’ils lui ont appris toutes ces années: le banditisme politique organisé.

Que nul ne s’y trompe, en dépit du déni qui les caractérise à posteriori du verdict des urnes, ils revivront « en live », une énième fois, le remake de 2009 et 2016. Ils recevront en 2023 une claque d’une intensité jamais égalée dans l’échelle de la correction électorale. J’ai hâte de voir leurs mines patibulaires et leurs visages décomposés devant l’insupportable expression de la vérité. Je les plains déjà en imaginant le sort que leur réserve le maître qu’ils disent servir mais à qui ils mentent avec autant d’aplomb et de cynisme.

À celui qu’ils appellent publiquement et hypocritement à la candidature, pour paraître politiquement corrects, alors qu’ils travaillent secrètement dans le même temps à d’autres schémas, je voudrais l’inviter à ne point croire leurs belles paroles et prendre pour vérité leurs vidéos et photo-montages de démonstration de force. Car, du nord au sud, de l’est à l’ouest, il ne s’agit rien de moins que de honteuses mises en scène. Ce théâtre fait de folklore et de salamalecs orchestrés depuis nos villages, nos villes et nos districts, sont une vaste opération d’escroquerie.

Serge Abslow

Paul Essonne

Journaliste

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