»100 Jours de cohabitation », selon Georges Lloyd MENEST ANTCHOUET.

Le 30 août 2023, une entité militaire a pris le pouvoir avec à sa tête, Un Général de Brigade du corps de la Garde Républicaine qui s’est donné pour mission de restaurer les institutions de notre pays. Le Général Président Brice Clotaire Oligui Nguema a donc mis en place le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI).

Après sa prestation de serment, il a nommé  un gouvernement de transition dirigé par un ancien candidat à la présidentielle du 26 août 2023, Mr Raymond Ndong Sima.

Durant 100 jours, des actions ont été menées tant par le CTRI à travers ses différents communiqués que par le gouvernement à travers les initiatives de ses membres. Il faut aussi mettre à leur actif la composition du parlement et la circularité des élites au sein de l’administration publique.

En donnant des points positifs au CTRI, il faut aussi reconnaître les efforts du gouvernement. Le CTRI, a travers son Président et son conseil, a surtout compris la nécessité de répondre rapidement aux besoins des populations en prenant des décisions fortes même si parfois discutables. Il faut aussi prendre en compte la logique de la réhabilitation des acteurs politiques de notre pays de tous bords afin de construire ensemble un Gabon prospère et digne d’envie.

Le gouvernement, quant à lui, essaye de suivre les mouvements du CTRI ou du moins, fait tout son possible pour appliquer la vision du CTRI. Mais il donne surtout l’impression qu’il n’est pas véritablement en phase avec la méthodologie employée par le CTRI qui se veut être « médico-économique », pour aller vite  alors que le Premier Ministre Chef du gouvernement propose une méthodologie « macro-environnementale ».
Mais à cette offre du Premier Ministre, le Président de la Transition  et le CTRI répondent avec réalisme que les problèmes sont déjà connus et lors de la réception des forces vives de la nation, le Président de la Transition a présenté le diagnostique de la situation du pays et de ce fait, le gouvernement devrait y répondre promptement. Ce gouvernement n’a donc pas d’état de grâce.

De ce qui précède, on se pose donc la question de savoir si ces divergences  de point de vue n’ont pas entraîné une cohabitation au sommet de l’État qui nécessiterait que des mesures soient prises?

De façon générale, si les cohabitations opposent des idées contraires, on sait tous qu’elles opposent surtout des hommes avec des tempéraments différents.

Dans le cas qui nous intéresse, c’est le pragmatisme et la technocratie qui sont en opposition. Au sortir de la cohabitation de 1997, Jacques Chirac a eu la victoire sur Lionel Jospin au soir du 21 avril 2022.
Mais pour éviter tout recours à ce type d’affrontements, la charte de la transition en ses articles 43 et 44 sur le gouvernement de la République dispose que « les membres du gouvernement rendent directement compte au Président de la Transition  » et que « les membres du gouvernement de la Transition ne sont pas éligibles à la prochaine présidentielle ».

Au regard de ces dispositions et en prenant en compte cette cohabitation « de fait » au sommet de l’État, il aurait été plus judicieux que dès maintenant, la fonction de Premier Ministre soit supprimée de cette transition pour:

– laisser le Président de la Transition présider et gouverner le pays;

– mettre fin à toute cohabitation au sommet de l’État qui pourrait faire échouer cette transition.

Ce ne sont là que de modestes propositions qui on l’espère, retiendront l’attention du plus grand nombre pour un véritable essor vers la félicité de notre pays.

Georges Lloyd MENEST ANTCHOUET,
Jeune Cadre du Parti Démocratique Gabonais.

Paul Essonne

Journaliste

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