« La dictature des minorités ».

Le 30 août 2023, notre pays a décidé  d’écrire une nouvelle page de son histoire en prenant une autre plume. Le « coup de la liberté », comme l’appelle le nouvel homme fort de notre pays, a été apprécié diversement par  les différentes couches de la population mais une chose est certaine,  c’est que cet état de fait a ouvert plusieurs horizons et plusieurs perspectives pour le commun des gabonais.

Après l’effectivité de cette manœuvre, une transition a été décrétée avec un ultimatum inconnu mais qui selon le Président de la Transition, sera le domaine réservé des forces vives de la Nation. Pour ce faire, la mise en place d’institutions de « transition » a été faite sur le modèle de l’ancien régime malgré tout. Une cour constitutionnelle, un gouvernement et un parlement de Transition nommés pour faire fonctionner la République. Au sein des différentes instances, on retrouve 3 composantes de notre société qui seront désormais les nouvelles références: les politiques, les militaires et la société civile.

Si au sein du gouvernement et de la Présidence, ces différentes composantes travaillent en étroite collaboration, ce n’est pas le cas au niveau du Parlement de Transition au sein duquel, des tensions commencent à naître  résultant du fait que la proposition du Président de l’assemblée nationale, Jean François NDONGOU, d’augmenter le nombre de parlementaires ne trouve pas l’assentiment de cette minorité qu’est la société civile.
En effet, au sein de l’assemblée nationale, sur les 70 postes proposés, la société civile se retrouve avec 25 postes tandis que les Partis Politiques se retrouvent avec 40postes. Rappelons qu’il existe 101 partis politiques au Gabon. La société civile qui n’a aucune reconnaissance juridique a toujours été constituée par les religieux. Ce sont donc plutôt les religieux que l’on devrait retrouver au sein des instances du Parlement en lieu et place de certains activistes politiques. Et au sortir de cette transition, le vide juridique que l’on constate sur l’existence formelle ou non de la société civile sera comblée.

L’augmentation du nombre de parlementaires est donc nécessaire pour deux raisons principales:

1- le Président NDONGOU veut absolument que la démocratie s’exprime d’abord dans l’hémicycle (une expérimentation plus qu’obligatoire) avant qu’elle ne s’exprime dans le pays entier à travers la promulgation de la « future nouvelle » constitution par le Président de la Transition;

2- l’augmentation du nombre de parlementaires va permettre la représentativité de toutes les sensibilités politiques et de tous les courants au sein des partis politiques afin de susciter plus tard un REPLI IDENTITAIRE IDÉOLOGIQUE qui s’exprimera à travers la BIPOLARISATION de notre vie politique.

Si l’idée derrière ces reformes à venir est d’ instaurer une véritable Démocratie, l’augmentation du nombre de parlementaires à l’assemblée nationale et au sénat est plus que nécessaire.

C’est là bas que vont s’opérer les changements pour notre pays. C’est l’AGORA. C’est le PEUPLE. Toutes les composantes du PEUPLE doivent y être et le PEUPLE est non seulement un ensemble de citoyens mais ce sont des citoyens qui ont des opinions politiques et quoique l’on puisse dire, cette transition est bel et bien POLITIQUE. C’est donc aussi aux « Partis Politiques » de redéfinir l’avenir de notre Nation.

C’est vrai qu’il est admis que ce sont les minorités qui gèrent le monde mais ces minorités ont une reconnaissance juridique. Ce qui veut dire que dans le bureau de l’assemblée nationale et du sénat, on devrait retrouver ce schéma: deux politiques, un militaire et un religieux.
Pour La Patrie

Georges Lloyd MENEST ANTCHOUET,
Cadre du PDG (MBN/UJPDG/G1),
Conseiller Municipal « sortant » de la commune de Libreville élu au 1er arrondissement.

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