Yaris Gate-Une menace silencieuse pour la souveraineté économique du Gabon.

Une rumeur persistante laisse entendre que 150 véhicules de type Toyota Yaris auraient récemment été introduits à Libreville pour y être exploités comme taxis par une association communautaire étrangère. Si cette information venait à être confirmée, elle poserait une problématique majeure de souveraineté économique, de respect des réglementations nationales et de protection des politiques publiques en matière d’emploi.
Le projet “Taxi Gab”, porté par les autorités nationales, vise à lutter contre le chômage en intégrant les jeunes Gabonais dans une filière professionnalisée du transport urbain. Ce programme repose sur un modèle encadré, financé et transparent, soutenu par l’État.
L’arrivée parallèle de taxis exploités hors de ce cadre, par des acteurs non nationaux, constitue une concurrence déloyale. Elle risque de fragiliser un projet structurant, conçu pour répondre à des besoins sociaux précise.
Le cœur du problème ne réside pas dans l’arrivée de véhicules, mais dans les conditions présumées de leur entrée, de leur exploitation et de leur immatriculation. Si ces taxis ont été importés sans contrôle rigoureux, sans respect des procédures douanières, fiscales et réglementaires, il s’agirait d’un trafic déguisé ayant pour effet :
De soustraire des recettes importantes à l’État gabonais ;
D’affaiblir l’autorité publique dans un secteur déjà sensible ;
De créer un précédent dangereux pour d’autres tentatives similaires dans d’autres secteurs économiques.
Au-delà de l’impact sur le secteur du transport, ce type de dérive pourrait ouvrir la voie à une désorganisation économique plus large. Laisser se développer des circuits d’activité informels, pilotés par des structures non conformes aux lois nationales, constitue une menace directe pour la stabilité fiscale, sociale et administrative du pays.
Face à ce risque systémique, plusieurs actions apparaissent prioritaires :
– Audit et vérification administrative : Contrôle rigoureux de l’origine, du statut et des conditions d’exploitation des véhicules en circulation.
– Gel temporaire des nouvelles immatriculations suspectes, le temps de vérifier leur conformité.
– Renforcement des contrôles mixtes sur le terrain par les services compétents : Douanes, Transports, Direction générale des impôts, etc.
– Campagne de sensibilisation autour du projet “Taxi Gab” pour réaffirmer son objectif d’utilité publique et de soutien à l’emploi national.
– Encadrement renforcé de l’investissement étranger informel, en particulier dans les secteurs à haute densité de main-d’œuvre.
Le respect des lois en vigueur sur le territoire gabonais est un impératif non négociable, quelles que soient les nationalités ou les origines des opérateurs économiques. La sécurité juridique, la transparence et la souveraineté économique doivent rester au cœur de toute stratégie de développement durable.
Le Gabon ne peut se permettre de voir ses efforts en matière d’emploi, d’organisation sectorielle et de planification publique mis à mal par des circuits non régulés et potentiellement illégaux.
Cet événement présumé doit servir d’alerte. Il en va de la capacité de l’État à faire respecter ses choix stratégiques, à défendre ses citoyens, et à garantir un climat économique sain, équitable et conforme à ses intérêts fondamentaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le vote prendra fin dimanche 22 Juin 2025