Vie associative : MEKE ME NKOMA met en place un conseil des clans.

Orienter la démarche culturelle et mettre en place des mécanismes qui vont favoriser la transmission des connaissances, telle sera entre autres la mission du conseil des clans de l’association MEKE ME NKOMA dont les membres étaient en assemblée générale le samedi 30 mars 2024 à Sibang dans le sixième arrondissement de Libreville au lieu dit « Egnore Me Bi ».

Une assemblée générale constructive qui a enregistré la participation des représentants des quarante clans de la province de l’Estuaire, des communautés sœurs Benga et Sékiani représentées par le chef des clans Boboko, Charles Immounga OREZAN et Patrick Emmanuel Boundjé Ayenoué.

Une vue de l’assistance

Soixante-deux ans après, la communauté fang de l’Estuaire se retrouve pour inscrire une nouvelle page de leur histoire inspirée de celle inaugurée par les pairs fondateurs, dont le plus illustre d’entre eux fut Jean-Baptiste Obiang Etoughe.

À quoi devrait servir aujourd’hui un conseil des clans à la lecture du contexte socio-politique actuel et compte tenu des réalités évolutives et modernes dans lesquelles sont trempées les générations actuelles ? Du premier conseil tenu en 1962, qu’a-t-on appris ? Les prescriptions de ce conseil ont-elles servi à sauvegarder l’identité culturelle des Fangs et de ses alliés ?

À tout prendre, on peut affirmer sans risque de se tromper que la bataille de la transmission sera rude sinon utopique dans une nation dénaturée par la percée technologique. Même les précurseurs de ce combat culturel reconnaissent les difficultés inhérentes à la transmission des savoirs dans un État qui pendant près de cinquante ans a œuvré à l’effacement de l’histoire. « Même les grands sont en ville et refusent d’aller au village sous un prétexte fallacieux de l’existence du vampire. » Le grand-père et le petit fils ne parlent qu’en français, une langue importée. Quelle stratégie alors le conseil va-t-il mettre en place pour favoriser non seulement un retour aux sources et aux valeurs ancestrales ? Les instructions du conseil seront-elles respectées et de quoi dispose à juste titre ce conseil pour se faire entendre de la nouvelle génération ?

Vue de quelques participants

Autant de questions qui mettent en exergue les difficultés des ainés à faire asseoir la problématique de la transmission des savoirs et des valeurs ancestrales. Les représentants des communautés qui vont siéger au Conseil seront-ils assez charismatiques et ingénieux pour se faire entendre ? Nul n’ignore à ce propos que même de nombreux chefs de quartiers ou de villages s’expriment facilement dans la langue de Molière en lieu et place de la langue maternelle. Les vacances approchant, il serait souhaitable que des assises ou des journées de formation et d’information soient organisées dans les villages sous forme ludique, pour amener la génération actuelle à s’intéresser à la culture sous toutes ses formes.

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