La crise sanitaire que vivent actuellement les Gabonais réinterroge les figures du lien social et celles des structures de l’État, particulièrement au vu du paradoxe inédit que cette crise impose, soit de s’isoler (ou se confiner) solidairement.
En effet, un retour à l’austérité rendrait cet objectif inatteignable. Il serait judicieux de retourner à l’assainissement des finances publiques dès l’année prochaine. Le recours à l’investissement public et à des hausses salariales coordonnées peut nourrir la croissance et lancer un cycle de réactions positives capables de faire face à la dette. Une reconstruction réussie exigera une relance et des approches ayant fait leurs preuves : favoriser la croissance inclusive, notamment par le biais de la politique industrielle et de négociations collectives exhaustives.
Compte tenu de l’absence d’une réponse objective de l’Etat si attendue par les Gabonais, pour répondre à la panique générale et structurer un processus de résilience collective face à la crise sanitaire actuelle, la vie communautaire a prit le relais avec des organisations spontanées, mobilisant, parfois paradoxalement, symboles et ressources culturels, religieux ou spirituels pour faire face à la pandémie. Le Covid-19 invite les uns et les autres à une introspection en vue d’une résilience collective.
Une fois la crise du Covid-19 maîtrisée, il sera essentiel pour une reconstruction du Gabon, de résorber les effets conjugués de la crise sur la santé, l’économie et le climat.