Trop c’est trop : tremblement de terre au Gabon et si Lee WHITE avait raison ?

Le mouvement trop c’est trop revient sur le tremblement de terre au Gabon, tout en dénonçant le gaspillage en ce qui concerne l’exploitation forestière et minière. Depuis le plus ancien tremblement de terre ressenti lors du séisme de Madinga, le 23 Septembre 1974 dans l’Ogooué Lolo, d’une magnitude de 6,2 sur l’échelle de Richter, le Gabon vient à nouveau d’être touché par ce phénomène inhabituel, quarante-sept ans plus-tard. A en croire les médias d’Etat, une première secousse a été ressentie le 6 Mars 2021 dans les villes de Fougamou, Lambaréné et Ndjolé une seconde le 7 Mars 2021 et enfin la dernière le 15 Mars 2021 dans Libreville, et à Mbigou.

Médusées les populations ont vu débarqué sur la chaîne de TV Gabon 24, comme un cheveu  sur la soupe et sans flegme aucun, le très britannique ministre gabonais garant de leur forêt et de l’environnement se fendant d’explications à tout le moins farfelues :« Les continents ne sont pas fixes, le centre de la terre c’est liquide, c’est de la lave, les continents bougent. On dit souvent que le Brésil et le Gabon étaient collés dans le passé…Il y a des petites fissures, des failles dans des roches en-dessous de Lambaréné. Ce qui est très bien pour nous au Gabon, c’est que les failles, ces petites fissures au Gabon sont petites. Il n’y a pas à s’inquiéter. Il ne faut surtout pas paniquer… ».

Autant dire, rien, absolument rien ni de lumineux, ni qui explique sans ambages, la succession des séismes cités en amont. Comme nos perroquets gris dans un parc Britannique, voici un personnage angélique sans compétences avérées en matière de sismologie (d’ailleurs chez lui on dit seismology…) qui a manqué une bonne occasion de se taire. Sir Lee WHITE sachez que : « C’est pure charité, les soupirs des anges ne sont en général que de pieux mensonges ». Dixit Georges Brassens.

Alors que les populations sont en attente d’explications rigoureuses et sérieuses de compatriotes, Sismologues, Environnementalistes, Archéologues, Géologues qui font autorité en la matière sur ces questions qui touchent à la sécurité publique, elles constatent que jamais la véritable expertise n’est mise à contribution afin de les rassurer. C’est aussi le cas, nous le voyons avec la pandémie de COVID-19 face à laquelle à la place des Infirmier(ères), des Professeurs, Agrégés, Chercheurs en médecine, Médecins, des Pneumologues, des Réanimateurs, des Kinésithérapeutes gabonais(es) en première ligne face à cette terrible maladie.

Le peuple est plutôt exposé au très variant ministre de la santé qui écume les plateaux télés et les médias en général, du COPIL au Ministère de la santé en passant par l’inauguration de ponts de fortune en bois… On ne voit que lui, partout sauf dans les salles de soins en train de prêter mains fortes à ses confrères, car il nous revient qu’il serait médecin…lui aussi. Tout est politisé au Gabon de Sylvia Bongo ! Ainsi, pour nous, il semble que l’épicentre de ces tremblements de terre serait une zone convoitée pour son sous-sol extrêmement généreux en Or. Lambaréné, Mouila, Fougamou, Sindara et surtout Etéké, qui serait la réserve aurifère identifiée la plus importante du pays (1) : Vingt-trois (23) Tonnes d’Or !

Sachant que le Gabon est pillé par le régime au pouvoir et qu’il subit un véritable braquage minier, n’est-on pas en droit de se demander s’il ne s’agit pas en réalité d’un dynamitage excessif pour son extraction . Car il est établi que lorsqu’on extrait de l’Or dans une mine à ciel ouvert, il existe deux types de dynamitage : un dynamitage de production et le dynamitage de développement, avec des quantités de dynamites importantes pouvant aller de cinq à trente mètres de hauteur pour atteindre le gisement de minerai dans la roche. Une seule tonne d’Or est égale à trois millions de tonnes de matière rocheuse déplacée selon l’ONG sauvons la forêt. Et si l’usage excessif de ces explosifs avait tout simplement un lien avec les secousses ressenties ?

Et si Lee WHITE voulait en réalité dire aux gabonais(es) : « Laissez-nous avancer dans notre pillage du Gabon, circulez il n’y a rien à voir… ». 1kg d’OR= 46 500€ (cours du jour) à quand un débat public sur ces questions, ou le peuple doit-il toujours se plaindre « in petto » ?

Notes : (1) La production aurifère gabonaise (2 Tonnes par an) est effectuée pour deux-tiers par la compagnie Ressources Golden Grams (REG), filiale du marocain MANAGEM et, l’autre tiers par des producteurs locaux artisanaux. L’investissement de REG, dans la mine à ciel ouvert de Bakoudou (mine épuisée selon l’article paru dans la magasine « jeune à fric » du 23 Août 2019), s’est élevé à 40 MUSD environ et la production a commencé en 2012.

MANAGEM GABON, filiale entièrement détenue par la société marocaine détient aussi un permis d’exploration dans la zone d’Etéké près de Mouila. Les réserves y sont estimées à plus de 23 tonnes.

La compagnie d’exploration Goldstone Ressources Ltd, côté  au London Stock Exchange, a obtenu, par ailleurs, des licences d’exploration dans les sites d’Oyem et de Ngoutou, où elle aurait réalisé des forages concluants. Le Comptoir gabonais de collecte de l’Or (CGCO), filiale de la SEM, a vocation à collecter l’or auprès des orpailleurs, via cinq comptoirs présents à travers le pays (55 kg d’Or ont été ainsi récupérés en 2015). Les ressources nationales d’Or s’élèveraient à 40 tonnes selon les estimations.

Paul Essonne

Journaliste

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