Porter son rêve jusqu’à sa réalisation est un exercice extrêmement difficile. Cela demande bien évidemment une intelligence particulière, de la discipline au quotidien, des efforts organisationnels et des sacrifices dans le déroulé de sa vie. Parfois, sur le chemin de cette quête du rêve accompli, l’on en vient à perdre des amis, des membres de notre famille et des connaissances qui ne nous reconnaissent plus et se dissocient très rapidement de l’homme ou de la femme que nous sommes devenus.
Mais imaginer que, non seulement nous devons porter notre propre rêve, mais aussi celui de milliers d’autres compatriotes, transforme cette quête personnelle en une responsabilité unique, parfois effrayante. Et si l’on n’était pas à la hauteur de tous ces espoirs ? Et si, sur le chemin, l’on renonçait finalement à aller jusqu’au bout de cette aventure ? Ces doutes sont inévitables, mais c’est précisément dans ces moments de faiblesse que notre détermination doit faire face à l’adversité, en nous souvenant que nos rêves dépassent notre propre existence.
C’est dans ces instants de doute et de vulnérabilité que le leader, qu’il soit politique ou autre, a un besoin presque vital d’hommes et de femmes qui croient en lui. Ce soutien est essentiel pour le remotiver et lui permettre de garder le cap. Les mots prononcés par celles et ceux qui nous aiment et nous soutiennent ont un pouvoir immense. Ces mots sont un carburant précieux qui nous donne l’énergie nécessaire pour affronter les combats à venir et surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin.
Les responsables politiques, notamment les présidents, ministres, et directeurs généraux, portent une lourde responsabilité. Leur travail consiste non seulement à proposer des lois et des réformes pour améliorer la gouvernance, mais aussi à mettre en œuvre des politiques publiques qui ont un impact direct sur la vie quotidienne de nos compatriotes. Ils gèrent des ressources humaines, représentent leur pays au niveau national et international, et travaillent parfois sous une pression immense, qu’elle soit endogène ou exogène. Cette pression, combinée aux contraintes politiques, peut être difficile à supporter sans un soutien constant de ceux qui croient en leur vision et en leurs capacités de réussir.
Dans un monde politique gabonais où la tendance est au dénigrement, au rabaissement de l’autre, à la critique facile, et même à la lapidation publique, les mots bienveillants et encourageants sont non seulement rares, mais sont finalement précieux. Ils ont le pouvoir de redonner un peu de lumière dans un univers obscurci par la méchanceté gratuite. Les leaders, qu’ils soient à la tête d’un gouvernement ou à la direction d’un projet, ont besoin de cette bienveillance pour avancer, surtout quand les défis sont nombreux dans un contexte économique difficile.
Au moment où le nouveau gouvernement se met en place, où de leur travail dépendront la vie des Gabonais et les rêves des plus jeunes d’entre nous, il est important de leur (membres du gouvernement) souhaiter plein succès pour l’avenir. Parce que si le gouvernement réussit, c’est le peuple gabonais qui en bénéficiera. Souhaiter la réussite à celles et ceux qui peuvent détenir la solution à tant de problèmes dans notre pays n’est pas honteux, bien au contraire, nous avons trop souvent mis tant d’énergie à souhaiter l’échec de nos propres enfants. Ça suffit, la gentillesse, les encouragements à un responsable politique ne sont pas un signe de faiblesse. Pensons à celles et ceux qui ne vivent que grâce à l’action publique. Ils ont un visage, des enfants et des rêves, eux aussi.
*Hon. Dioumy Moubassango*
