Trafic d’êtres humains ou esclavage moderne ?

Le trafic des êtres humains regroupe deux principaux volets : la traite humaine et le trafic des migrants. Combinés ou séparés, ces trafics sont organisés et criminels. Si ces activités criminelles concernent hommes, femmes et enfants, 70% des victimes sont de sexe féminin, et la traite à des fins d’exploitation sexuelle est de loin la plus courante.

Pour rappel, jusqu’à la seconde moitié du 19e siècle, l’expression traite des êtres humains était exclusivement utilisée pour le commerce des esclaves. Depuis l’abolition de l’esclavage légal, la traite des êtres humains est maintenant associée à l’esclavage moderne. L’esclavage moderne sert de terme générique à diverses formes d’exploitation humaine telles que la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, le travail forcé y compris l’exploitation sexuelle, l’esclavage et les pratiques analogues à l’esclavage, et le mariage forcé. Contrairement à d’autres formes d’esclavage moderne, la traite des êtres humains ne décrit pas la situation même de l’exploitation, mais l’acte de mettre les victimes dans cette situation.

La traite d’êtres humains, qui regroupe toutes sortes d’activités criminelles allant de l’exploitation sexuelle au prélèvement d’organes, reste largement impunie à travers le monde. Malgré une tendance récente à l’augmentation du nombre de condamnations prononcées pour des faits relevant de la traite humaine en Afrique et au Moyen-Orient, le nombre total de condamnations dans ces régions reste très faible.

Si l’Afrique semble être le berceau d’une bonne part du trafic d’êtres humains, elle n’en a pas le monopole. En effet, c’est un trafic qui se développe à l’échelle mondiale, les personnes étant transportées d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre, ou encore d’un continent à l’autre. Les pays sont donc identifiés comme pays d’origine, de transit ou de destination. Toutes les régions du monde sont concernées, on remarquera toutefois que les victimes ont souvent le triste point commun de provenir de régions particulièrement touchées par la pauvreté. Le trafic est présent tant dans les pays du Nord que dans les pays du Sud : que ce soit comme origine ou destination, au niveau des victimes, des trafiquants ou des clients. C’est donc un trafic organisé, mais éclaté à travers le monde.

Le trafic des personnes étant illégal, il est difficile d’arriver à des estimations fiables de l’ampleur du problème. Cependant, ceux qui participent à sa répression s’accordent à dire qu’il est important et en progression constante. De manière générale, les trafiquants utilisent divers moyens pour maintenir leurs victimes dans la servitude : servitude pour dette, confiscation de passeport, sévices physiques et psychologiques, viol, torture, menace d’arrestation et de déportation, et menaces à l’encontre de la famille de la victime.

Gageons, que les gouvernements mettent en place des politiques afin de protéger les droits des personnes victimes du trafic en les traitants comme des victimes plutôt que comme des criminels.

Obone Flore

Journaliste

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