À la Haute Attention du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État,
Chers enseignants, chers collègues,
Au moment où nous débutons *l’année scolaire 2024-2025 avec complexités et incohérences comme d’habitude*, nous lançons un appel à *la mobilisation de tous les enseignants du Gabon pour que notre dignité soit enfin restaurée* en cette période de transition. Nous lançons également cet appel pour barrer la route à certains *syndicats hétéroclites et véreux* qui, depuis plusieurs années, trament dans des sombres manœuvres politiques.
Nous avons écoute ces derniers temps les discours acerbes et abjects de certains leaders syndicaux qui font dans la délinquance voire dans le gangsterisme syndical qui osent appeler les enseignants à sauver la rentrée scolaire. Ces sulfureux leaders syndicaux qui font le jeu du pouvoir se reconnaissent dans mes écrits. Vous qui êtes incapables de mettre vos petits intérêts personnels au dessus de l’intérêt général. Vous serez traduit au tribunal de l’histoire comme Ali Bongo st ses thuriféraires qui ont plongé ce pays dans l’obscurantisme. Vous appelez les enseignants à observer une trêve sociale pour plaire au Président de la Transition et avoir quelques faveurs en nature, en numéraire ou espèce. Vous parlez de sauver quelle rentrée scolaire ? Une rentrée scolaire improvisée, imprévisible, impréparée, du vrai pilotage à vue, du pure rafistolage. Un fiasco de plus mais que les autorités du Ministère cherchent à dissimuler. Notre Ministère est un Ministère du paraître où on acclame l’échec. Le Ministère où l’incompétence, la roublardise et la médiocrité sont devenues une règle, une culture.
Un Ministère caractérisé par plusieurs carences, paradoxes et incohérences où demande aux enseignants de dispenser les enseignements sans manuels scolaires. Ça s’appelle de la masturbation pédagogico-didactique. Un Ministère où les établissements scolaires fonctionnent sans budget. Un Ministère où les affectations et les mutations sortent un ou deux mois après la rentrée des classes. Un Ministère où on met toujours la charrue avant les boeufs pour plaire au Président de la Transition et garder leurs petits postes éphémères. Notre Ministère est infesté de vautours et de fauves . Il est temps de l’assainir, Il est à refaire, à déprogrammer.
Cette situation alarmante traduit en conjectures une réelle absence de volonté et d’une vision politique en matière d’éducation et de formation. Aucune politique de planification et de prospective dans notre Ministère. Il faut créer un déplacement de la prospective de ledit ministère.
Pour avoir gain de cause et mettre certains syndicalistes véreux hors d’état de nuire,
nous invitons les enseignants à prendre part massivement aux *assemblées générales de la CONASYSED*. Car, la force d’un syndicat repose sur sa base ( les enseignants). C’est nous qui donnons la force aux leaders syndicaux crédibles. Venir aux AGs signifie prendre des décisions importantes qui détermineront l’issue de notre combat.
L’heure n’est plus aux débats sans issue dans les réseaux sociaux. L’heure n’est plus à se lamenter, à pleurnicher et à se disputer à longueur de journée dans les groupes WhatsApp et Messenger. L’heure est plutôt au *rassemblement et à la mobilisation* pour que les autorités de la transition traitent les maux qui minent le secteur de l’éducation. Il s’agit entre autres :
* De la régularisation des situations administratives avec effet solde immédiat;
* Du paiement progressif des rappels soldes à compter de l’année 2025 ( inscrire ce volet dans la loi des finances 2025 ) ;
* Du paiement immédiat des vacations ;
* De l’activation de la prime de l’éloignement ;
* Du plan de construction des infrastructures scolaires ;
* De la dépolitisation de notre système éducatif notamment, la Direction Générale des Examens et Concours ( DGEC);
* De l’augmentation de L’investissement public dans l’Education nationale ;
* L’application des états généraux de l’éducation et de la formation de 2010 et de la task force sur l’éducation de 2018 ;
* Du recrutement en quantité et en qualité des enseignants; ( la 28ème promotion de l’ENS est à la maison,alors qu’il y a un déficit criard d’enseignants dans les établissements scolaires). Quelle incohérence ?
* De la réforme du bac gabonais ( je vais revenir sur ce point dans un prochain numéro) ;
* De la précarisation de la carrière des enseignants ;
* De L’indisponibilité ou de l’absence des manuels scolaires deux semaines après la rentrée scolaire ;
* Les effectifs pléthoriques ( 80 élèves dans une salle de classe, on ne peut pas atteindre l’excellence) ;
* De l’absence de couverture médicale ;
* De l’assainissement des établissements privés ;
* De l’octroi des budgets de fonctionnement aux établissements scolaires ;
Il n’y aura point de trêve sociale en cette période de transition, sans régulariser nos situations administratives avec effet solde immédiat, sans payer nos vacations avant la fin du mois de septembre, sans payer nos rappels soldes de façon progressive. C’est la seule issue pour avoir une année scolaire apaisée et réussie. Et si rien n’est fait, nous allons paralyser notre système éducatif et cette année scolaire pourrait être émaillée de grèves à répétition prouvant ainsi perturber le déroulement des cours.
Pour une année scolaire apaisée et réussie, nous demandons au Président de la Transition de se pencher sérieusement sur nos revendications. Car, un rappel solde payé, une situation administrative régularisée avec effet solde immédiat, c’est le pouvoir d’achat d’un enseignant qui va augmenter et permettre à ce dernier de s’occuper de sa famille dignement, se vêtir, se soigner, se nourrir convenablement. C’est aussi ça restaurer la dignité des gabonais.
Au nom du patriotisme, nous avons toujours sauvé l’année scolaire car notre intention n’est pas de paralyser notre système éducatif. Nous ne voulons pas perturber les cours. Nous ne voulons pas bouleverser le calendrier scolaire en cours. La seule chose que nous demandons c’est que nos droits soient respectés et valorisés. Nous sommes également parents d’élèves.
Dans cette lutte, nos premiers bourreaux sont nos chefs d’établissement, qui ne cessent de nous intimider pour préserver leurs postes, alors qu’ils sont eux-mêmes concernés. L’heure n’est plus à la division, à la peur et aux intimidations. L’heure est maintenant à la mobilisation de tous les enseignants pour amener nos autorités à se pencher sérieusement sur nos revendications ô combien légitimes. La grève est la seule arme que nous avons pour mettre la pression sur le gouvernement à l’effet de satisfaire nos points de revendications susmentionnés et ce, le plus tôt possible.
Pour finir, il est temps de prendre notre destin en main. Nous avons l’impression que les autorités de la Transition ne louent pas les sacrifices énormes des enseignants, ainsi que leurs loyaux services rendus à la Nation gabonaise au nom du patriotisme. L’enseignant est le parent pauvre en cette période de transition.
Monsieur le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, votre père est enseignant et vous êtes fils d’un enseignant. Donc Rendez-nous notre dignité pour une transition apaisée et réussie.
*TOME 2 : les incohérences, les carences et les dysfonctionnements du système éducatif gabonais.* Prochain numéro.
La lutte continue 

Je vous remercie.
*Ouaren Nguema Nguema*