Succession feu Manfoumbi Fulbert : la BICIG au cœur d’un scandale.

La transmission d’un patrimoine est une chose complexe qui peut, dans bien des situations, se révéler source de conflits et de difficultés. Ainsi, personne n’est à l’abri de la captation d’héritage et peut-être confronté aux manœuvres malveillantes d’une banque en l’occurrence la BICIG qui se serait, par ses agissements, accaparé une part de l’actif successoral qui revient de droit à Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine.

Rappelons que cette dernière a perdu son père feu Manfoumbi Fulbert en 2015, dont la situation personnelle et professionnelle laissait à penser que sa situation financière était excellente. Seulement voilà, lors du règlement de la succession, Mlle Bahissi constate que des retraits conséquents ont été effectués sur les comptes bancaires de son père après son décès.

En effet, jusqu’en aout 2020 l’actuel mandataire de feu Manfoumbi Fulbert, sa fille Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine affirmait que «Suite au décès de papa en 2015, cela fait déjà cinq ans aujourd’hui, aucun capital décès n’a été établi ». Pourtant le tribunal avait choisi un premier mandataire qui, bizarrement n’a rien fait de 2015 à 2019.

On peut alors se poser la question de savoir à qui donc revient la responsabilité de déclarer le décès d’un agent de l’Etat quand on sait que le salaire est domicilié dans une banque ? C’est certainement à la banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) d’aviser les services du trésor ou la fonction publique, employeur de leur client. Car quoi qu’on en dise, la banque était déjà au courant de son décès. Mais pourquoi la BICIG a-t-elle accepté de continuer à percevoir les salaires chaque fin du mois ? Cela pose déjà un problème. Cela veut tout simplement dire que la gestionnaire en charge du compte n’a donc pas fait de déclaration.

Etrangement, c’est en janvier 2019 que les services de la solde informent le mandataire Elza Manfoumbi, de la non-déclaration du décès. Une démarche que cette dernière s’empresse de faire séance tenante. Cependant, Elza Manfoumbi s’est rapprochée du tribunal afin de porter plainte pour spoliation et détournement de biens.

Ainsi, le service juridique de la BICIG a fourni des relevés comportant trois comptes bancaires : un compte à vue, un compte d’épargne, et un soi-disant compte interne. Le compte à vue d’abord crédité de 670 000 francs CFA, et qui se retrouve aujourd’hui à 0 franc, le compte d’épargne est lui aussi à 0 franc, le compte interne quant à lui se retrouve débiteur de 7 000 000 de francs CFA. Comment est-ce possible ? Car un compte bancaire est utilisé pour recevoir et déposer de l’argent, et réaliser des transactions comme des virements ou des prélèvements. D’ailleurs, il existe plusieurs types de compte bancaire : le compte courant classique, aussi appelé compte à vue ou compte de dépôt, détenu par une grande majorité de la population ; le compte épargne, qui permet d’obtenir des intérêts suite à un dépôt d’argent ; le compte de titres, destiné aux clients qui souhaitent investir dans des valeurs immobilières. D’où vient cet étrange compte interne ?Où sont passés les cotisations des primes de feu Manfoumbi Fulbert ?

Deux ans après l’homologation d’Elza Manfoumbi, comme mandataire, rien n’a été dévoilé. La conséquence,  c’est le manque de preuve quant au retour effectif de l’argent.

Suite à la plainte de Mlle Bahissi, les mises en cause ont été convoqué, le soit transmis du tribunal a été envoyé à la police judiciaire. Même qu’un second soit transmis a été envoyé.  Mais malgré cela, l’affaire est toujours au point mort. Pire, la police a enfermé Elza Manfoumbi en cellule pendant une semaine à cause du même problème : la dénonciation du trop-perçu des salaires. Chose curieuse.

La situation est rocambolesque à tel point que le petit ami d’Elza Manfoumbi s’est retrouvé enfermé lui-aussi durant 21 jours à la prison centrale de Libreville pour dénonciation des faits énoncés plus haut. On peut alors se poser la question de savoir si toute cette machination n’est pas l’œuvre de la gestionnaire de la BICIG et des frères d’Elza Manfoumbi en complicité avec les agents de police ?

Aussi, Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine, s’est rendu au Trésor Public à Libreville sur instruction du Procureur de la République qui l’a mis en relation avec ses contacts du Trésor pour récupérer la quittance de versement qui curieusement date du 11 mars 2019. Alors qu’à cette date, elle n’était pas encore la mandataire, car elle venait tout juste de faire sa déclaration à la Solde. C’est donc auprès du spécialiste de la dépense qu’elle a récupéré ledit document qui en plus, ne contenait ni le numéro de compte de feu Manfoumbi Fulbert, ni le cachet du DG. En effet, Mlle Bahissi avait rédigée une lettre au Directeur Général du Trésor Public pour obtenir cette fameuse quittance de versement.

Par ailleurs, cette dernière s’est donc rendue au Ministère de la Fonction Publique le 17 septembre 2020 après des multiples passages depuis le dépôt de son courrier le 19 octobre 2019, pour récupérer l’arrêté de radiation et l’état général de service de feu Manfoumbi Fulbert. Une fois dans les locaux de la Fonction Publique, Mlle Bahissi constate que les documents ne sont pas prêts, mais « en projet » selon l’agent du service retraité. Il a fallu qu’elle s’arme de patience, une heure environ, pour que les documents soient enfin établis.

Mais à la grande surprise de Mlle Bahissi, deux types d’arrêtés sur la radiation et l’état général de service lui ont été remis, le premier datant de 2017 et le second de 2018. En calculant, l’état de service de feu Manfoumbi Fulbert s’élève à 19 ans à la date de son décès en 2015, alors que la solde révèle que son salaire est régulièrement passé jusqu’en 2018.

Pour information, l’attestation de prise de service n000118MPAT/SG de feu Manfoumbi Fulbert matricule n113414 R, Administrateur des services économiques et financiers en date du 19 juillet 1996 stipule qu’il est mis à la disposition du Ministère de la Planification et de l’Aménagement du Territoire conformément au Décret  n000857/MFPRA/DGFP du 30/05/96.

Cette situation relève de la magouille dans la mesure où l’état général des services a été établit en février 2018 alors que le salaire passait toujours à la BICIG par virement jusqu’en avril 2018 puis par bon de caisse de mai à juin 2018. D’ailleurs, nul ne sait où sont passés les bons de caisse.

Par la suite, Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine s’est rendu au Tribunal à Libreville, pour porter plainte dans l’optique de la réédition des comptes effectué par le premier mandataire de feu Manfoumbi Fulbert. C’est alors que la Présidente du Tribunal chargée des successions, Leka Michelle a suggéré à Mlle Bahissi de rédiger un courrier pour la réédition des comptes de la succession Manfoumbi, puis l’a orientée vers le Greffe civil. Un courrier que Mlle Bahissi a déposé le 18 septembre 2020. Elle est maintenant en instance de réponse. Même que cette dernière a déposé aussi un courrier de demande d’attestation de cessation de service de feu Manfoumbi Fulbert le 18 septembres 2020 à la Solde.

Cependant, la difficulté réside dans le retrait du certificat de cessation du paiement à la Solde pour obtenir la pension de réversion d’orphelin à la Solde. Force est de constater que pour Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine les années passent, cela lui fait cinq ans sans pension de réversion. Car en 2021, elle risque de ne plus avoir droit à la pension dans la mesure où les documents y afférents ne sont toujours pas prêts.

Un rappel est-il envisageable ? Comment trouver une solution à cet imbroglio ? Telles sont les questions qui taraude Manfoumbi Bahissi Elza-Fulvine qui mettra tout en œuvre pour obtenir réparation de son préjudice.

Chimène Okome

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *