Conflit foncier dans le département d’Etimboue.

Une vaste opération de corruption politique orchestrée par des autorités administratives et politiques de la province de l’Ogooué-Maritime y compris des mains invisibles dans les arcanes du pouvoir, vient d’éclater au grand jour.

En effet, les instigateurs de cette tentative d’expropriation des terres du peuple Nkomis sont : le Secrétaire Général Provincial du Gouvernorat, Directeur Provincial de l’Environnement, Directeur Provincial des Hydrocarbures, Directeur Provincial de l’Habitat, les autorités locales en la personne de la mairesse d’Omboué et la Multinationale Perenco. A côté de leur volonté d’accaparement des terres d’Etimboue, ce groupuscule de fonctionnaires antinationaux qui risquent d’être pris dans les mailles l’opération mamba, se propose de manigancer et de faire décréter, une Déclaration d’Utilité Publique à la zone pétrolière qui va d’Onguendjo à Omboué.

Toute cette machination laisse présager une volonté de spéculation foncière inavouée, de connivence avec Perenco, un opérateur controversé du secteur extractif et d’autres multinationales reconnues de notoriété pour leur implication dans les activités frauduleuses et mafieuse au Gabon.

Ce projet d’accaparement des domaines ancestraux des communautés nkomis singulièrement les territoires appartenant aux clans Avogo, Assono et Ékamamu , la finalité étant la spoliation des propriétaires légitimes qui vivent sur ces terres depuis plus de 1000 ans. Des terres de mémoire historique et sacrées pour le peuple Nkomi. On y trouve de nombreux vestiges dont des cimetières ancestraux sur cette zone :

1- Cimetière Ancestral Avogo: Owimo

2- Cimetière Ancestral Avogo: Mbomè

3- Cimetière Ancestral Avandji: Ewondjo-Gnaré

4- Cimetière Ancestral Assono: Vèla-Vèla

5-Cimetière Ancestral Adjena: Assèmbè.

Selon les informations recueillies par le Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG), ONG membres du Groupe d’intérêt de l’initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE) Gabon, de l’association international de l’ITIE et de Publiez ce Que Vous Payez Gabon, ce projet opaque et mafieux orchestré par la Multinationale française PERENCO soutenu par de nombreuses autorités administratives et politiques de provinces de l’Ogooué Maritime, sous le prétexte fallacieux d’une démarche visant à résoudre les questions de sécurité liées aux pipes lines qui traversent la zone de Ntchagwanongo à Patamina-entrée d’Omboué), est en réalité une vaste et insidieuse opération d’accaparement des terres des Nkomis par la mafia internationale sous le label de Perenco. Face à ces agissements mafieux, les populations du département d’Etimboué, les Nkomis dans leur ensemble ont décidé de faire mettre en place un large front communautaire et patriotique pour seulement fédérer les fils et filles du département autour de la défense de leurs intérêts collectifs, dénoncer les manœuvres et les velléités criminelles des autorités et de Perenco tout en s’opposant à leur projet d’accaparement des terres Nkomis. Dans ce contexte, une importante campagne de mobilisation et de sensibilisation sera prochainement lancée dans tous les coins et les recoins de la zone. Des médias nationaux et internationaux ainsi que les réseaux sociaux seront mis à contribution. Le week-end prochain, des consultations populaires sur le terrain seront réalisées avec comme activité stratégique, la signature d’une pétition par tous les habitants. L’heure est désormais à la mobilisation générale de tous les Nkomis pour mettre en échec, le plan machiavélique des ennemis de la République et de toutes les communautés de notre pays.

De mémoire des populations de département d’Etimbwé, PERENCO est un opérateur pétrolier qui exploite outrancièrement les ressources pétrolières et gazières du département depuis longtemps avec un faible niveau d’investissements au bénéfice du département et des zones impactées par ses activités. Plus près de nous, s’agissant toujours des activités opaques de Perenco, le principal site en ligne gabonais Gabon Review dans une publication 10 aout 2020 écrivait ceci « Le Gabon n’est hélas pas épargné. Perenco est nommée dans plusieurs enquêtes journalistiques pour ses liens avec le clan Bongo, notamment autour de l’affaire, dévoilée en avril par Africa Confidential, de l’Hôtel du Collectionneur, un palace parisien vite renommé “Hôtel Perenco” par l’opinion publique gabonaise. Ce dernier serait l’une des pièces maîtresses d’un circuit de blanchiment au profit de la caste dirigeante gabonaise. Partout où Perenco signe des contrats trop juteux pour être honnêtes, on retrouve le spécialiste des affaires louches, Denis Chatelan, directeur commercial de la société. Réputé proche du précédent directeur de cabinet et bras droit d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, il a su survivre en se rendant indispensable auprès de l’administration gabonaise, au gré des – nombreux – changements de personnel au sommet de l’État ».

II faut se rappeler qu’en 2012, le 11 décembre précisément, la lagune Fernan Vaz l’un des plus beaux sites naturels du pays, mais proche des zones de production pétrolière, avait été pollué par Perenco à travers une nappe de 5 km2 qui dérivait vers Port-Gentil, la capitale pétrolière. Cette catastrophe environnementale fut gérée de façon opaque entre le Gouvernement et Perenco au détriment des intérêts des populations impactées et affectées par la pollution. A cause de l’opacité et de la collusion entre Perenco et le Gouvernement, le principe ‘ pollueur payeur ne fut pas appliqué. Les dégâts environnementaux causés par la multinationale française ont suivi la voie des arrangements occultes entre bandes mafieuses.

Dans le même registre, le 18 juin 2020 – Sherpa et les Amis de la Terre France demandent l’accès à des documents qui permettraient de prouver l’implication et le rôle décisionnel de Perenco France dans la gestion des opérations pétrolières en RDC. La compagnie pétrolière, détenue par la famille Perrodo, l’une des plus fortunées de France, est mise en cause pour ses activités qui auraient causé de graves dommages à l’environnement dans la province du Kongo-Central en République Démocratique du Congo (RDC).

Que dire du plan de suivi des impacts environnementaux et sociaux des projets extractifs de Perenco dans le département d’Etimboué? Quels les projets réalisés localement par Perenco dans le sens de la transformation et du développement des zones d’exploitation ? Existe-il des accords de développement entre les populations locales, les organisations à base communautaire et Perenco ?

Ces questions méritent d’être posées pour évaluer le niveau d’implication de Perenco dans le développement local et le respect par cet opérateur des engagements contractuels.

Pour souscrire aux exigences de l’ITIE en matière de transparence, une règle d’or s’impose à cette entreprise, il s’agit de l’adoption des procédures et normes destinées à lutter contre la corruption notamment la corruption politique et les financements opaques des personnalités au sein du gouvernement et l’administration. De plus, Perenco sera obligée de publier dans un proche avenir, la liste des propriétaires réels dudit groupe.

Plus que les, les activités de Perenco seront étroitement surveillées par la Société civile et les communautés. A cor et à cri, le ROLBG sera aux côtés des populations d’Etimboué face aux bandes mafieuses et criminelles qui se sont coalisées pour voler leurs terres.

Georges Mpaga, Président Exécutif National du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG)

Paul Essonne

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *