Depuis plusieurs jours, Libreville, capitale du Gabon, est plongée dans une crise énergétique sans précédent, marquée par des coupures d’électricité récurrentes. Que ce soit en pleine journée ou en soirée, les habitants subissent ces délestages qui perturbent gravement leur quotidien. Dans l’obscurité, les familles doivent composer avec des températures étouffantes et une prolifération de moustiques, souvent sans autre recours que d’attendre le retour du courant pendant des heures.
Ces interruptions ne se limitent pas à un impact domestique. Elles touchent aussi de plein fouet les activités économiques de la ville. Les petits commerces, comme les épiceries et les salons de coiffure, voient leur activité paralysée par l’absence de courant, entraînant des pertes financières importantes. Dans les entreprises, la productivité est compromise, et certains secteurs, notamment ceux qui dépendent de la chaîne du froid ou de machines spécifiques, subissent des dommages matériels et opérationnels conséquents. Ces pertes s’ajoutent à un contexte économique déjà difficile, accentuant la précarité des ménages et des entrepreneurs.
Malgré la mise sous administration provisoire de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) et les promesses d’amélioration, les Librevillois peinent à voir des résultats concrets. Les investissements nécessaires pour moderniser les infrastructures électriques et garantir un service fiable se font attendre. Les délestages constants viennent rappeler les limites de la gestion actuelle et aggravent le climat d’incertitude économique.
Face à cette situation critique, la colère gronde parmi la population et les acteurs économiques. Les habitants de Libreville réclament non seulement une meilleure qualité de service, mais aussi des indemnisations pour les préjudices subis. Les entrepreneurs, quant à eux, appellent à des mesures urgentes pour protéger leurs activités et éviter de sombrer davantage dans les difficultés financières. Si des actions concrètes ne sont pas rapidement mises en œuvre, le mécontentement risque de dégénérer en une crise sociale majeure.
Ce défi énergétique met en lumière l’urgence de réformes structurelles et d’investissements durables pour sécuriser l’approvisionnement en électricité au Gabon. Une solution pérenne n’est pas seulement essentielle pour le bien-être des familles, mais aussi pour garantir la survie et le développement de l’économie nationale. L’inaction dans ce domaine menace d’aggraver les inégalités et de compromettre l’avenir économique du pays.