Avec la succession des coups d’Etat militaires en l’espace de huit-mois, le Burkina Faso a un nouvel homme fort avec le capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
En effet, l’ancien régime a plus que déçu et l’impuissance du pouvoir en place à freiner l’inexorable progression du terrorisme a suscité un vent de colère désespérée. Pourtant, les putschistes ont toujours voulu mettre fin à une démocratisation à leurs yeux défaillante et proposer une transition militaire censée permettre d’instaurer une démocratie véritable. Mais force est de constater que toutes les tentatives de démocratisation ont été interrompues par des responsables militaires qui, de manière apparemment paradoxale, avaient été appelés à en assurer la tutelle.
Pour rappel, Ibrahim Traoré, était jusque-là chef d’artillerie du 10e Régiment de commandement d’appui et de soutien basé à Kaya. Ainsi, les nouveaux gouvernants en uniforme invoquent la gravité des crises auxquelles ils sont confrontés, sécuritaire, sociale et politique. Ils veulent avoir le temps nécessaire à ce qu’ils présentent comme leur entreprise de « refondation » de leur État, et à l’organisation d’élections crédibles. Les conséquences de ce coup d’État pourraient amorcer une transition politique menant rapidement à la démocratie, mais l’inverse pourrait se produire.
Aussi, il est plus qu’urgent de rétablir les lois qui régissent le pouvoir au Burkina Faso car il n’y a aucun moyen d’empêcher ceux qui ont pris possession de l’État d’y rester pour une durée indéterminée.