Un récent drame survenu à la Fondation Jeanne Ebori (FJE) soulève l’indignation et met en lumière les profondes failles du système de santé gabonais. Une mère en situation de précarité a été confrontée à une facture astronomique de 9 millions de FCFA pour les soins prodigués à son enfant, malheureusement décédé après deux AVC. Une tragédie humaine qui remet sur le devant de la scène la question cruciale de l’accès équitable aux soins sous le regard impuissant du ministère des Affaires Sociales et de l’UNICEF.
Créée pour offrir des soins de qualité accessibles à tous, la Fondation Jeanne Ebori semble aujourd’hui dévier de sa mission sociale. Pour de nombreuses familles gabonaises, cet établissement incarne désormais une médecine à deux vitesses, réservée à une élite capable de supporter des coûts inabordables. Or, le droit à la santé est un droit fondamental, garanti par la Constitution gabonaise et par plusieurs engagements internationaux d’où le silence coupable de l’organisation Onusienne l’UNICEF.
Dans ce contexte, l’absence de réaction de l’UNICEF, pourtant chargée de la protection des droits de l’enfant, interpelle. Pourtant, l’organisation en question devrait défendre des valeurs universelles de justice et de solidarité. Leur mutisme face à des situations aussi graves soulève une question légitime : à quoi servent les engagements internationaux si des enfants peuvent encore être privés de soins ou retenus dans des hôpitaux publics pour des raisons financières ?
Des rumeurs persistantes font état de l’implication de certains responsables hospitaliers dans des activités politiques, au détriment de leurs missions sociales. Ce décalage entre les moyens consacrés à la politique et le désintérêt manifeste pour les populations vulnérables surtout pour des enfants est aussi choquant qu’inacceptable.
Il est plus qu’ urgent que l’État gabonais, les organisations internationales telles que l’UNICEF, ainsi que la société civile, prennent leurs responsabilités. Une réforme profonde de l’accès aux soins s’impose, avec pour priorité absolue : garantir la santé d’un enfant afin qu’elle ne soit jamais conditionnée par les ressources financières de ses parents. Un enfant ne devrait jamais être otage d’un système.