La tendance actuelle pour les pédégistes est de soit refuser de faire le bilan du mandat en cours (7 ans) en invoquant l’espérance imaginaire ou de prononcer des discours devant les pensionnaires de leur monastère et faire étalage de nouvelles promesses et de nouvelles ambitions. La greffe ne passera plus. Je l’ai déjà dit avant, chaque nouvelle promesse est une nouvelle séquence du procès du régime PDG. Les gabonais sont aujourd’hui délivrés de l’illusion et de la mystification politique.
Ceux qui ne veulent pas parler de leur bilan parce qu’ils n’en ont pas, seront obligés de supporter le caractère catastrophique des vérités suivantes. Voici le bilan du régime PDG en 10 points :
- Accouchement
Quand un gabonais naît, il est confisqué à l’hôpital parce que les parents n’ont pas toujours les moyens de payer les frais d’accouchement. La gratuité proclamée n’est que chimérique. Que voulez-vous qu’un gabonais fasse quand on lui dit que pour la césarienne de votre femme, vous devez payer pour l’anesthésiste car il ne vient pas de cet hôpital ? il est obligé de payer. Et si l’enfant naît prématuré, ce sont les frais hospitaliers qui feront qu’il soit confisqué comme une marchandise dans un hôpital public (réf. CHU Jeanne Ebori).
- Ecole
A l’école, il recevra forcément une éducation au rabais, simplement parce qu’on a planifié d’abaisser le niveau de l’école publique par l’absence d’investissement, l’absence de formation des formateurs, les grèves à répétitions et par l’insécurité en milieu scolaire. Tout ceci est fait dans le but final d’élever le niveau de l’école privée qui est le business personnel de certains hommes du pouvoir. Les affaires sont prospères pour eux au détriment des familles gabonaises démunies qui ne peuvent inscrire leurs enfants dans des établissements qui se paient en millions de francs CFA en termes de frais de scolarité.
- A l’Université
Il n’a véritablement aucune chance de réussite dans une université gabonaise qui est devenue le terreau de tous les trafics mais aussi la base-arrière des reptiles. L’échec voire la malédiction devient synonyme de l’UOB. Les problèmes de bourses, les interruptions d’années pour diverses raisons rythment la vie de l’étudiant. L’étudiant lui-même qui devait être l’avenir du pays est devenu un cas social.
- Le diplômé
Il est immédiatement classé dans la catégorie des gabonais économiquement faibles. Obtenir un diplôme dans ce pays devient synonyme de chômage. Les portes du monde du travail se referment dès qu’on a obtenu un diplôme. Aucune aide de l’Etat, aucun mécanisme d’accompagnement vers l’auto-emploi n’est disponible. Le jeune diplômé est livré à la dépression et l’alcoolisme. A la fin de la journée, on lui proposera un taxi ou kit de coiffure dans une formule présentée comme entrepreneuriale.
- Les rares courageux et vrais entrepreneurs
Ceux qui par la force de leur courage réussissent à créer une entreprise n’obtiennent que très rarement les marchés de sous-traitance, dans un pays dans lequel 60% de la commande publique est étatique. La sous-traitance de certains marchés de l’Etat est désormais conditionnée par le fait de reverser un pot de vin à ceux qui sont en charge de passer et d’octroyer lesdits marchés ou alors conditionnés par un préfinancement des travaux, ce qui n’est pas dans les cordes des jeunes entrepreneurs gabonais.
- Les Fonctionnaires
Leur situation sociale n’est pas confortable. Condamnés à passer de crédit en crédit, endettés jusqu’au cou, ils ne peuvent joindre les deux bouts pour la plupart qu’en se livrant à la corruption. Le service public qui devrait être gratuit est systématiquement payant du fait d’un mécanisme de lenteur qui force l’usager à rentrer dans le cycle de négociation financière vicieuse pour obtenir le document administratif qu’il veut dans les temps.
- Les retraités
Ils sont devenus les plus vulnérables de notre pays. L’incertitude qui plane constamment sur le paiement de leurs pensions de retraite, les fragilise encore plus socialement. En plus du fait qu’ils doivent tout le temps orchestrer des mouvements de grèves pour obtenir le paiement de leurs droits les plus légaux. Le système de protection sociale s’est effondré, on peut le voir dans les cas de la CNSS et de la CNAMGS. Aujourd’hui-même à Mouila dans la Ngounié, toutes les pharmacies refusent de servir les ordonnances CNAMGS, mettant en péril la vie de nombreux gabonais.
- Les Gabonais économiquement faibles (GEF)
C’est l’enclos du pouvoir dans lequel le régime enferme plus de 665 000 gabonais, dont il ne veut pas s’occuper. Abreuvés aux aides sociales constantes qui les soumet au rythme de la reconnaissance des généreux donateurs, 1/3 de nos compatriotes sont maintenus dans la précarité sans aucun mécanisme pour qu’ils puissent en sortir. C’est désormais un statut permanent et leurs enfants hériteront du même statut. 30% de la population considérés comme GEF selon le rapport Mckinsey en 2013, aujourd’hui 34,2% de la population est dans l’extrême pauvreté selon la banque mondiale. Entre temps des centaines de milliards ont été dépensés ou détournés au nom de la lutte contre la pauvreté. Heureusement que les chiffres parlent d’eux-mêmes.
- La mort
Aujourd’hui les familles gabonaises sont tellement précaires qu’elles sont à plus de 50% incapables d’enterrer leurs morts. C’est ainsi qu’on leur propose souvent d’aller vers une procédure dite de « l’indigent » qui permet de déclarer le défunt comme indigent pour que les affaires sociales puissent le prendre en charge pour les dépenses funéraires. Voilà des hommes et femmes dignes désormais enterrés comme des indigents.
- En Conclusion
Ce régime PDG nous délivre beaucoup plus facilement un certificat de décès qu’un acte de naissance. Nous vivons sans carte Nationale d’identité. Le Gabonais qui naît dans un pays riche et qui est promis à un avenir de dignité, finit enterré comme un indigent. Voilà le bilan que les tenants du pouvoir ne veulent pas faire. Quand je regarde la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Rwanda et le Sénégal, j’ai honte. Cette année 2023, nous mettrons fin au régime d’incompétences qu’on nous a appris à accepter.
PS: Je n’ai pas parlé de routes, le bilan parle de lui-même à ce niveau.
Jo DIOUMY MOUBASSANGO, MPP