Selon le président Oligui Nguema, les retombées économiques de cet accord ne sont pas à la hauteur des attentes. Il estime que les revenus générés ne compensent ni la valeur des captures effectuées, ni les charges supportées par le pays, notamment pour la surveillance maritime. Il a également pointé l’absence de transformation locale des produits de la mer, un manque à gagner pour le Gabon en termes d’emplois, de valeur ajoutée et de souveraineté industrielle.
Le chef de l’État a par ailleurs regretté la faible implication de l’Union européenne dans le développement des communautés locales liées au secteur de la pêche. Il a mis en garde contre les risques de surexploitation des ressources marines en l’absence de mécanismes clairs de transparence et de suivi scientifique. Pour lui, le maintien de cet accord sans réformes profondes menace à terme la durabilité des ressources et l’autonomie économique du pays.
Face à ce constat, Brice Clotaire Oligui Nguema a demandé au gouvernement d’activer la procédure de dénonciation unilatérale de l’accord, conformément à l’article 13 de celui-ci. L’objectif est clair : pousser à une renégociation sur des bases plus justes et équilibrées ou envisager de nouveaux partenariats plus respectueux des intérêts nationaux. Cette décision marque une volonté politique affirmée de restaurer l’équilibre dans la gestion des ressources naturelles du pays.
Le président a conclu en insistant sur l’importance de développer une véritable filière thonière nationale. Il a appelé à la mise en place d’infrastructures stratégiques telles que des ports de pêche modernes, des unités de transformation, des entrepôts frigorifiques et des chantiers navals. Pour le Gabon, il ne s’agit plus d’un simple projet de développement, mais d’une urgence nationale pour garantir une exploitation durable, souveraine et créatrice d’emplois des richesses maritimes.