La visite du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) au Gabon en décembre prochain, va briser un tabou pour appeler l’attention de l’opinion de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), avec un rôle-clé dévolu aux entreprises pour investir, soutenir la croissance et créer des emplois.
Mais il est hautement probable que la sonnette d’alarme qui sera tirée par la FEG fera moins de bruit. Ce sera dommage car il en va de la santé des entreprises gabonaises au cours des prochains mois, et donc de l’activité et de l’emploi. Dans tous les secteurs d’activité, dans toutes les entreprises gabonaises, il y a une forme de résilience. Les entrepreneurs du Gabon ont une réelle capacité d’adaptation. Malgré les incertitudes économiques, le sujet de préoccupation numéro un des chefs d’entreprise reste le recrutement. Ils font face à une vraie problématique de formation et d’orientation. Autrement dit, la FEG a besoin d’un Etat stratège qui encourage et accompagne les efforts des entreprises gabonaises en leur aidant à investir. De plus, le patronat gabonais attend un geste supplémentaire sur la fiscalité pour les entreprises.
En revanche, à quoi le Gabon peut-il s’attendre du patronat français qui a affirmé qu’il faudra moins de contribution de ses entreprises et des actionnaires et moins d’action publique et de protection sociale. En effet, le MEDEF affronte actuellement de nombreux problèmes tels que l’inflation, les hausses spectaculaires des prix de l’énergie, les difficultés récurrentes de recrutement, les difficultés d’approvisionnement en matières premières. D’ailleurs, un certain nombre de secteurs d’activité ont été très lourdement pénalisés par la crise du Covid-19, notamment l’hôtellerie, la restauration et le tourisme.
Toutefois, la FEG aura certainement un travail collectif à réaliser avec le MEDEF, mais aussi avec les institutionnels. Ce travail ne répondra pas à la problématique à court terme, malheureusement, mais il faut se pencher sur le sujet sur le long terme.