Camarades travailleur-e-s, en revisitant l’histoire des luttes ouvrières comparée à la situation de notre pays, le Gabon, Dynamique Unitaire affirme que c’est la répression qui a toujours été servie comme réponse aux revendications légitimes des travailleurs gabonais. Les coupures de salaire, mises sous bons de caisse, arrestations et emprisonnements des leaders syndicaux en sont une parfaite illustration.
Jean Rémy YAMA, président du Syndicat National des Enseignants et Chercheurs (SNEC) et de la Confédération syndicale Dynamique Unitaire dont nous demandons aujourd’hui la libération sans conditions, croupit depuis deux mois à la prison centrale de Libreville de façon arbitraire.
L’acharnement contre les leaders syndicaux et principalement contre Jean Rémy Yama démontre à suffisance que la mentalité de nos gouvernants n’a pas évoluée. Leur projet phare reste l’anéantissement de Dynamique Unitaire qui entrainerait la mort totale de la revendication sociale dans notre pays. Ces agissements, au lieu d’être un frein à nos revendications légitimes, nous donnent chaque jour plus d’énergie à défendre nos droits avec dignité.
C’est pourquoi, nous avons choisi pour ce 1er Mai comme thème « DROITS DES TRAVAILLEURS : PRINCIPES FONDAMENTAUX INVIOLABLES ».
La cabale politico-judiciaire contre Jean Rémy YAMA confirme les interpellations du président du Syndicat des Magistrats du Gabon (SYNAMAG) du 1er octobre dernier en ces termes : «Chers collègues, nous ne pouvons pas continuer à réclamer et clamer notre indépendance avec des décisions aussi iniques et préjudiciables pour notre société (…) les décisions «grises» qui sont rendues par notre justice ces derniers temps sont aux antipodes d’une justice indépendante (…) Elles créent une jurisprudence négative et ternissent l’image de notre pays». Il en est de même du coup d’éclat du ministre de la Justice le 8 décembre 2017 disant que «la corruption de magistrats est un fléau social auquel les Gabonais sont quotidiennement confrontés ». Faire d’une affaire civile et commerciale classée, une affaire pénale, nous permet froidement d’affirmer que Jean Rémy YAMA est un prisonnier POLITIQUE.
Il est à noter que Dynamique Unitaire a brisé la loi de l’omerta et de la propagande, en pénétrant les provinces du Haut-Ogooué, de l’Ogooué-Lolo et de l’Ogooué-Ivindo avec la mise en place de nouvelles unions départementales et provinciales. Cette opération d’un franc succès relayée par les médias, doit amener l’opinion à réaliser que c’est l’aura de Dynamique Unitaire et de son président qui dérange le régime en place. Les prises de position de Jean Rémy YAMA face à l’incapacité des gouvernements successifs à satisfaire les attentes des travailleurs et des retraités, plus largement des Gabonais, depuis dix (10) ans, constituent la véritable raison de tous ses ennuis judiciaires, surtout à la veille des « échéances électorales » de 2023. C’est à nouveau l’occasion ici entre autres :
– de dénoncer la pseudo étude actuarielle du cabinet FINACTU qui recommande une refonte du système des pensions de la CPPF par des taux de prélèvements exorbitants, pour masquer le détournement de près de 200 milliards de francs CFA de cotisations sociales et patronales par l’Etat depuis 2015, empêchant ainsi l’arrimage des pensions de retraite des agents publics au Nouveau système de rémunération ;
– de dénoncer la gestion chaotique de la CNSS de surcroît privée de plus de 150 milliards de francs CFA d’arriérés de cotisations sociales et patronales de la main-d’œuvre non permanente et des agents des collectivités locales que l’Etat n’a jamais reversées. En plus de son endettement dangereux et des salaires astronomiques de ces cadres dirigeants, la CNSS penche vers une possible banqueroute que ses retraités commencent à ressentir par des retards du paiement de leur pension ;
– de dénoncer le nouveau Code du travail qui avilit et institue la misère du salarié en entreprise comme mode de management ;
– de dénoncer les travers du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui, à cause d’une incurie monumentale, provoque la grève la plus longue menée par le SNEC, grève en cours depuis le 14 juin 2021 ;
– de dénoncer la privatisation à venir du Centre Hospitalier Universitaire d’Owendo sur instruction du ministre de la Santé.
Le chapelet des injustices est kilométrique, et Dynamique Unitaire ne cesse de les dénoncer pour protéger le travailleur. L’objectif du gouvernement étant justement de museler l’action syndicale, l’Institution judiciaire est devenue un des bras séculiers de la répression au Gabon, alors que, comme l’a dit le Président du SYNAMAG, «Le peuple gabonais a besoin d’une justice qui peut par nos décisions lui rendre ses routes volées ; ses logements détournés ; son eau et son électricité bloquées dans les comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux ; ses immeubles construits avec les deniers publics mais appartenant à des privés qui en profitent en les faisant louer à nos administrations ; le peuple gabonais a besoin d’une justice qui le protège et le répare ».
Nous rappelons à toutes fins utiles que le scénario est connu depuis 2016 lorsque Jean Rémy YAMA fut arrêté le 09 juillet, à la veillée des élections présidentielles d’août, pour enfin se voir libre le 06 octobre, sans aucun jugement jusqu’à ce jour.
Depuis son placement sous mandat de dépôt le 2 mars dernier, Jean Rémy YAMA est à deux mois de détention arbitraire. En conséquence, Dynamique Unitaire entend accentuer dans les jours à venir des actions fortes. C’est pourquoi camarades chers travailleurs, nous devons rester mobiliser.
A l’endroit des partenaires internationaux du gouvernement gabonais, Dynamique Unitaire tient à dénoncer votre complicité avec un gouvernement qui use des méthodes brutales pour entraver l’action syndicale dans notre pays. Car, comment comprendre que vous soyez toujours prêts à accompagner un régime qui viole au quotidien les droits de l’homme ? Nous demandons enfin au gouvernement l’organisation des élections professionnelles.
Pour Dynamique Unitaire, Le Vice-président chargé de l’action revendicative et de la négociation Roger ONDO ABESSOLO