Madeleine Berre chez Ali Bongo : Ossouka Raponda en très mauvaise posture.

C’est le moins qu’on puisse dire,  depuis que la Ministre de la Fonction Publique, Madeleine Berre a été reçue par  le chef de l’Etat, Ali Bongo à la Présidence de la République. Une réunion tenue en l’absence du Premier Ministre,  Rose Christiane Ossouka Raponda. Du coup, l’on est tenté de se demander si le Premier Ministre est impliqué  dans cette affaire de recrutements massifs et de fonctionnaires fantômes ?  

Au lendemain de l’assouplissement des restrictions gouvernementales contre la propagation du Covid-19 et après la conférence de presse du gouvernement, le Premier Ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, avait  fait le point de  ses activités le  31 mai, au Président  de la République Ali Bongo. Quatre jours après, son Ministre de la Fonction Publique, est reçu au palais du bord de mer de Libreville pour remettre en main propre, le rapport du recensement des agents publics de l’Etat. L’administration étant hiérarchisée, sur le plan administratif, ce rapport aurait dû être remis en premier lieu au Premier Ministre  chef du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda. Dans la mesure où, il y a quelques mois de cela, précisément le mardi 20 octobre 2020, elle avait déjà réceptionné le rapport sanctionnant les travaux du Forum de la Fonction Publique. Un rapport qui comprenait 144 recommandations et devait faire l’objet d’une application dans le cadre des réformes de la Fonction publique.

De ce fait, en recevant en audience un membre du gouvernement, après la présentation des activités gouvernementales de son chef, force est de constater que le Président de la République, Ali Bongo, vient de créer  un véritable flou dans l’organisation de son gouvernement. Aussi, cette audience avec Madeleine Berre laisse penser que le Premier Ministre  Rose Christiane Ossouka Raponda serait impliqué dans les recrutements massifs, les détournements d’argent liés aux recensements des agents publics et fonctionnaires fantômes. Surtout que cette dernière fut Ministre de la Fonction Publique de 2012 à 2013. Et selon certaines indiscrétions, cet audit, le quatrième du genre après ceux de 2009, 2013, 2018 serait le premier à fournir un rapport  qui présente les effectifs réels de la fonction publique gabonaise qui dépassent à ce jour les 120 000 agents publics.

Dans ce rapport qui a été remis au chef de l’Etat, l’on retrouve dit-on, des fonctionnaires fantômes, les centaines d’agents publics dont les salaires étaient virés sur le même compte bancaire, des personnalités que l’on croyait rentières qui se retrouvent à émarger dans les fichiers de la solde, les agents décédés qui continuent de percevoir des salaires, autant de problèmes et difficultés qui plombent les caisses de l’Etat.  Rose Christiane Ossouka étant l’une des initiatrices de ces recensements et n’ayant pas remis de rapport au chef de l’Etat en 2013, malgré les financements et l’argent sortis des caisses de l’Etat, vient de se  faire rouler dans la farine par son Ministre de la Fonction Publique. Ce rapport, selon le palais du bord de mer de Libreville,   « va permettre de bâtir une véritable politique des ressources humaines au Gabon et surtout, aboutir à une meilleure maîtrise du recrutement au niveau de la fonction publique », dit-on.

Qu’à cela ne tienne, ce nouveau style de travail instauré par le chef de l’Etat, fragilise le gouvernement et sa cohésion. Car, d’autres Ministres pourraient suivre l’exemple du Ministre de la Fonction Publique, pour casser du sucre derrière leur chef.

Ikoundi Nguema

Journaliste

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