Alors que la démocratie se nourrit de la liberté d’expression, le pays et le peuple, eux, se nourrissent des actes concrets qui assurent leur quotidien et leur avenir. Mais en politique, il n’y a pas d’autres formules plus subtiles de demander à un adversaire politique de se présenter à une élection présidentielle que lorsque tu déclares ouvertement t’opposer à ce qu’il soit candidat à ladite élection.
Ces réalités sociopolitiques semblent avoir échappé à Mrs Alain Claude Bilie By Nze (dernier premier ministre d’Ali Bongo), Albert Ondo Ossa (candidat à l’élection présidentielle d’août 2023), Ali Akbar Onanga Y’Obegue (ancien ministre d’Ali Bongo) et Pierre Claver Maganga Moussavou (ancien Vice-président d’Ali Bongo) qui, profitant de leur conférence de presse du 08 janvier 2025, ont décrété « *L’interdiction pour Oligui Nguema de briguer la présidence »* , allant jusqu’à oublier que c’est grâce à lui et ses compagnons d’armes qu’ils sont libres.
Dans leur démarche, vraisemblablement inspirée par la haine, la jalousie, la peur et l’animosité, nos quatre opposants auto-proclamés ont même oublié de consulter l’histoire pour se rendre à l’évidence que des grands Etats comme la France et les Etats-Unis ont été dirigés par des militaires.
Est-ce le fait pour eux d’être des opposants qui leur donne le droit d’empêcher un citoyen, fusse-t-il militaire, qui jouit de tous ses droits, de se porter candidat à une élection présidentielle ? NON ! C’est la peur de voir Oligui Nguema être candidat à l’élection présidentielle de 2025 car tous conscients de ce que personne parmi eux ne sera capable de le battre, s’il quitte son treillis pour candidater.
Oui, le peuple gabonais reconnaissant saura le lui rendre, non seulement pour l’avoir libéré, et sauvé notre pays, mais aussi au regard des actes de développement du Gabon que lui, Oligui Nguema, est en train de poser sur toute l’étendue du territoire national.
En effet, en moins d’un an de gouvernance, notre pays a changé de visage. Le peuple a retrouvé son sourire, sa dignité, ses espoirs, sa liberté, sa confiance et sa valeur extrinsèque. Toutes les villes du pays sont en train de connaitre un véritable élan de développement tous azimuts.
Si je reconnais à nos quatre alliés circonstanciels le droit d’exprimer leurs opinions sur la marche des affaires du pays parce que cela participe de la vitalité de notre démocratie, je m’interroge en revanche sur leur crédibilité et sur la pertinence de leurs exigences au nombre de cinq, à savoir :
– Le retour des militaires dans les casernes à la fin de la transition, avec interdiction de participer aux élections ;
– Le retour à la constitution de 1991 ;
– La refonte du Code électoral ;
– L’appel à une mobilisation populaire, démocratique et pacifique ;
– La communication immédiate et détaillée du chronogramme complet de sortie de transition.
DE LA CRÉDIBILITÉ DES QUATRE ALLIÉS
1. Pierre Claver Maganga Moussavou
Candidat à toutes les élections présidentielles au Gabon, le président du PSD, Parti familial, n’a jamais dépassé les 1,% des suffrages. Mais lui au moins, sa stratégie est connue : il participe à l’élection, reconnait la victoire du vainqueur déclaré, et attend un poste. Et cela lui a toujours réussi.
2. Ali Akbar Onanga Y’Obegue
Et moi qui croyais que cet homme, qui avait déclaré qu’« on ne fait pas du vieux avec du neuf » et que « le Haut-Ogooué n’a qu’un seul chef, c’est Ali Bongo. Celui qui s’attaque à lui trouvera les altogovéens sur son chemin », avait pris sa retraite politique pour se consacrer à autre chose, vu que la politique ne l’aime pas ! Que nenni !
3. Alain Claude Bilie By Nze
Le perroquet des Bongo a la rancune tenace contre Oligui Nguema pour lui avoir arraché le pain du bec. Après avoir échoué dans sa tentative de s’ériger en opposant redoutable du CTRI, Bilie-By-Nze a fini par comprendre qu’il valait mieux pour lui de changer de stratégie pour éviter l’isolement. Son mouvement « Ensemble pour le Gabon » n’a accouché que d’un rat d’Eglise. En tout cas, le dernier premier ministre d’Ali Bongo ne se bat que pour lui-même. Il est prêt à toutes les compromissions et trahisons pour un poste. Et il ne critique et n’attaque Oligui Nguema que pour ce seul objectif. Quand on prétend lutter pour le bien-être de son peuple et pour la démocratie, on ne fait pas ce genre de déclarations : « les gabonais souffrent parce qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens » ; « le PDG au pouvoir n’a pas l’intention de vous passer le relai ».
4. Albert Ondo Ossa
De quelle base populaire dispose cet homme pour prétendre avoir gagné la parodie d’élection présidentielle organisée par Ali Bongo et Bilie-By-Nze en 2023, élection de laquelle Ali Bongo avait déjà été déclaré vainqueur ! Si les six candidats à cette élection, membres de la plateforme « Alternance 2023 », ne l’avaient pas présenté comme candidat unique de l’opposition, combien de voix le Professeur Albert Ondo Ossa aurait-il y obtenu ! Attendons-le à la présidentielle de 2025, pour voir combien il va gagner !
DE LA PERTINENCE DE LEURS EXIGENCES
Sur le « retour des militaires dans les casernes à la fin de la transition, avec interdiction de participer aux élections », les militaires sont des citoyens et au Gabon aucune loi ne les empêche de se porter candidat à une élection s’ils sont débarrassés de leurs treillis.
Sur le « retour à la constitution de 1991 », il y a eu un referendum constitutionnel au Gabon le 16 novembre 2024. Le projet de nouvelle Constitution a été plébiscité par le peuple avec 91,64% des suffrages exprimés. Ce résultat a été confirmé par la Cour constitutionnelle. Lors de cette élection, l’opposition a fait campagne pour le « Non » et n’a obtenu que 8,20% des voix. C’est la loi de la démocratie.
Sur la « refonte du Code électoral », les députés ont adopté le nouveau Code électoral le 14 janvier 2025 en présence du ministre de la Réforme des Institutions et de son collègue de l’Intérieur et de la Sécurité. Ce, au terme de quatre (4) jours de débats intenses. La mouture finale adoptée, a été amandée et améliorée sur la base des propositions des dignitaires de la République, des Responsables des Partis Politiques et d’ONGs, des avocats, etc. Le CTRI n’a pas attendu que l’opposition parle pour procéder à cette révision que le régime déchu avait toujours occultée. Invité à l’Assemblée nationale pour défendre ses remarques et propositions lors de l’examen de ce projet de nouveau Code électoral par les députés, Bilie-By-Nze n’a pas donné signe de vie.
Sur « l’appel à une mobilisation populaire, démocratique et pacifique », à quoi va-t-elle servir ?
Sur « la communication immédiate et détaillée du chronogramme complet de sortie de transition », je croyais que le chronogramme de la Transition, rendu public au lendemain du coup de Libération du 30 août 2023, était suffisamment clair !
Norbert EPANDJA
L’Homme politique