Depuis le 28 février dernier, les forces de l’ombre et de la négation, à savoir les « collégiens du Bord de mer » en complicité avec une justice instrumentalisée et aux ordres, déploient leur rouleau compresseur sur un de nos plus vaillants confrères, Jean Rémy YAMA.
Cette logique implacable est la marque de fabrique d’une dictature qui, lorsqu’elle veut bâillonner le droit de penser, s’attaque physiquement, psychologiquement, et moralement, aux enseignants. Ces derniers sont le flambeau qui éclaire dans l’obscurité ; ces derniers sont le maillon essentiel de la construction de l’être dans l’acquisition des savoirs et, de ce fait, ils enrichissent la valeur de dignité humaine enfouie dans la psyché.
S’attaquer aux enseignants c’est donc s’attaquer à la lumière. Les « collégiens du Bord de mer » ont une haine viscérale et pathologique envers nous enseignants, envers ceux qui pensent que le progrès social pour tous au Gabon est non négociable.
Celui qui symbolise au Gabon ce droit au progrès social est un enseignant : Jean Rémy YAMA.
Tout le corps enseignant est touché par son emprisonnement et sa radiation de la Fonction Publique, en toute illégalité, pour avoir choisi de défendre la cause de l’école, la cause des travailleurs, la dignité, la liberté et l’équité.
Depuis plusieurs semaines, nous sommes nombreux à nous plaindre de cette injustice sans agir ; plusieurs leaders syndicaux et de la société civile à l’intérieur du pays comme à l’extérieur sont mobilisés sur la situation inacceptable de Jean Rémy YAMA. Ils multiplient les actions de plaidoyer et lobbying pour sa libération.
C’est pourquoi nous, enseignants, soutenons l’appel à la mobilisation lancé par la CONASYSED pour la journée d’action du lundi 11 avril 2022.
Pour le respect, la dignité et l’honneur de l’enseignant, nous devons tous comme un seul homme répondre favorablement à cet appel de solidarité lancé par la CONASYSED à la communauté enseignante.
Jean Rémy YAMA n’est pas un prisonnier de droit commun, Jean Rémy YAMA est un prisonnier politique parce qu’il a publiquement exprimé, au nom de DYNAMIQUE UNITAIRE, en juillet 2019, son intime conviction sur les facultés physiques et cognitives d’Ali BONGO ONDIMBA. Jean Rémy YAMA est un prisonnier politique parce qu’il a osé porter plainte en janvier 2020 contre Noureddin BONGO VALENTIN pour corruption, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs,… Jean Rémy YAMA est un prisonnier politique parce qu’il a osé soulever, en août-septembre 2021, la mobilisation des travailleurs dans la province du Haut-Ogooué par une tournée syndicale triomphante retransmise en direct sur Facebook. En filigrane, Jean Rémy YAMA est un prisonnier politique parce que, à cause de sa pugnacité, son intégrité et sa popularité dans tout le Gabon, les « collégiens du Bord de mer » voient en lui un adversaire à qui ils prêtent des intentions pour les prochaines élections présidentielles. Mais Jean Rémy YAMA n’est qu’un défenseur des droits de l’homme, un défenseur de la cause des travailleurs : ce n’est pas un politique, détrompez-vous !
Chers collègues,
Notre silence actuel ressemble à une complicité, à un accord tacite avec ses bourreaux, sinon comment les « collégiens du Bord de mer » pourraient-ils continuer à garder Jean Rémy YAMA en prison sans l’accord au moins tacite de la majorité des enseignants gabonais qu’il défend au péril de sa vie ?
Nous avons entre nos mains chers collègues, mais vous semblez l’ignorer, le pouvoir de sortir Jean Rémy YAMA du trou dans lequel il se trouve actuellement. Une tâche immense et si simple en même temps. Elle consiste à nous mobiliser pour exiger le respect des droits. La libération du Président Jean Remy YAMA est entre nos mains chers collègues !
N’oubliez pas que c’est un des autres, c’est un enseignant comme nous. Alors mobilisons-nous le lundi 11 avril 2022. Par cette action nous venons également en appui au SNEC pour exiger la libération inconditionnelle de Jean Rémy YAMA.
Notre force c’est notre nombre !!!
Marcel LIBAMA, Enseignant Syndicaliste, Ancien prisonnier politique