Les migrations, moteurs du développement.

Les migrations internationales deviennent un élément-clé de la mondialisation et une question centrale sur l’agenda international. Elles ouvrent une multitude de possibilités pour les individus et les pays concernés. Elles représentent pour les gens l’accès à un emploi, l’acquisition de compétences et de qualifications, l’amélioration des conditions de vie. Pour les pays d’origine et de destination, elles sont des moteurs de croissance et de développement. Parallèlement, en tant que processus, elles sont marquées par d’énormes inégalités et de graves atteintes aux droits humains. Des interventions ciblées seraient donc nécessaires si tout son potentiel doit être exploré et ses aspects négatifs traités adéquatement.

En effet, les flux migratoires entre pays africains sont bien plus nombreux que ceux en destination de l’Europe ; plus de 80 % des migrations africaines ont lieu sur le continent. Seuls 8 % des migrants présents en Europe sont Africains.

A titre d’information, le phénomène migratoire est traditionnellement perçu comme étant le fait d’hommes, alors que les femmes migrent aujourd’hui plus que jamais auparavant, souvent seules, afin d’échapper à la guerre ou de satisfaire leurs besoins économiques. Lorsqu’on parle de migration, il ne s’agit pas simplement de migrants qui traversent des frontières, mais bien d’un enjeu complexe recoupant les inégalités entre les genres, les droits de l’homme, la xénophobie, l’économie, les conflits, la politique et la sécurité. Il n’est absolument pas prouvé que les migrants représentent un risque supplémentaire pour la sécurité, ni que leur présence justifie de lourdes réponses militaires ou pénales. Il vaut mieux considérer les migrations comme une opportunité qu’il faut gérer.

Il serait donc faux et stérile de s’étendre sur les moyens de bloquer la migration. Les gouvernements doivent au contraire chercher à mettre en valeur et exploiter le phénomène migratoire pour tous les acteurs concernés – pays d’émigration, pays d’accueil et migrants eux-mêmes.

Paul Essonne

Journaliste

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