Les barrages, techniques de pêche illégales au Gabon, continuent d’être utilisés par les communautés locales, causant de graves préjudices aux poissons migrateurs. Lors de la Journée mondiale des poissons migrateurs célébrée récemment à Lambaréné, dans la province du Moyen-Ogooué, cette pratique nuisible a été vivement dénoncée. Malgré leur interdiction, les barrages persistent et menacent la biodiversité aquatique.
D’après Cyrille Mvele, co-fondateur de l’Organisation Ecologique des Lacs de l’Ogooué (OELO), les barrages constituent une menace majeure pour les écosystèmes aquatiques. Ils empêchent non seulement la migration des poissons, mais causent également des dégâts considérables aux poissons vivant dans les marécages et autres points d’eau. Cette technique barbare de pêche compromet la survie de nombreuses espèces.
La technique de barrage consiste à bloquer une embouchure ou l’entrée d’un cours d’eau, capturant parfois des espèces intégralement protégées telles que les lamantins et les crocodiles à long museau. Cyrille Mvele appelle à une intervention urgente de l’administration pour organiser des campagnes de sensibilisation et imposer des sanctions. Il est crucial de détruire ces barrages non homologués pour protéger la faune aquatique.
Jean Daniel Ngye, président de l’Association des pêcheurs du Moyen-Ogooué (AJMO), souligne que malgré l’interdiction, les barrages restent couramment utilisés pour capturer des poissons, notamment le poisson dit « Sans nom ». Cette pratique met en péril les poissons qui, après un séjour dans les marécages, ne peuvent plus migrer vers les lacs en raison de ces obstacles artificiels.
En plus de bloquer la migration des poissons, les barrages ne sont souvent pas retirés après usage, laissant des entraves permanentes dans les cours d’eau. Jean Daniel Ngye insiste sur la nécessité de trouver des solutions durables pour éliminer cette technique de pêche destructrice. Le remplacement des barrages par des filets pourrait offrir une alternative plus respectueuse de l’environnement.
Pour préserver les écosystèmes aquatiques du Gabon, il est impératif de renforcer les efforts de sensibilisation et d’application des lois interdisant les barrages de pêche. La collaboration entre les autorités, les organisations écologiques et les communautés locales est essentielle pour mettre fin à cette pratique nocive et protéger les poissons migrateurs et les autres espèces vulnérables.