Le président Ali est-il (encore) apte à diriger le Gabon?

C’est la question subsidiaire qui a été au centre de la conférence de presse animée par les présidents JOEL NGOUENENI, RICHARD MOULOMBA, conjointement organisée par le 7MP, l’ARENA et  le RPM mercredi 11 juillet dernier au siège du parti pour les sept merveilles du peuple gabonais (7MP).

Au quartier Damas, les gabonais ont répondu nombreux à cette rencontre ce, malgré la pluie qui n’a pas entamée leur moral, la santé du président Ali Bongo Ondimba étant depuis le 24 octobre, l’objet  de moult supputations  et interprétations. Malgré  des apparitions furtives dont la dernière en date est le tour de ville effectué avec, à ses côtés, son Directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, son chauffeur commis  pour la circonstance, ses absences très remarquées dans les rencontres internationales n’ont eu de cesse cependant d’alimenter le doute dans les esprits des gabonais sur sa réelle capacité à diriger le Gabon.

Une vue de l’assistance écoutant les explications des leaders des formations politiques.

Lors de la lecture du discours, le président de l’ARENA Richard MOULOMBA  n’a pas manqué d’énumérer des faits qui, selon eux, confirment leurs soupçons sur l’invalidité d’Ali BONGO. Notamment, les incohérences dans les images diffusées par l’Exécutif.

« L’exécutif gabonais le gave d’images montrant maladroitement, tantôt un Ali BONGO affaibli, tantôt un Ali BONGO privé de son bras droit, tantôt malvoyant, tantôt bien voyant, tantôt Ali BONGO traînant d’un pied, tantôt marchant correctement ».

Devant ce qui pourrait s’apparenter à une machination, les présidents NGOUENENI, MOULOMBA et Barro CHAMBRIER ont également interpellé le Parti Démocratique Gabonais, l’Union Africaine et les amis du Gabon sur le scénario anti constitutionnel devant lequel le peuple gabonais est désormais spectateur au regard des ingérences de l’épouse du Chef de l’Etat madame Sylvia BONGO ONDIMBA et de son Directeur de Cabinet, Brice Laccruche ALIHANGA, devenus les interlocuteurs directs du Président de la République au mépris  des lois, des règlements, des us et des coutumes.

Par ailleurs, certains silences laissent perplexes tels que  la tentative du coup d’état du 07 Janvier, le scandale sur la disparition des 353 conteneurs de Kevazingo et l’ensemble des grèves sectorielles du pays. Des  faits qui, logiquement, auraient contraint le Président à une déclaration, sont demeurés lettres mortes. Ce sont autant de preuves d’un trouble au sommet de l’Etat.  Un mutisme qui a poussé les membres de la coalition Jean PING à monter au créneau. Ils exigent des preuves formelles et irréfutables sur les aptitudes d’Ali BONGO à assumer ses charges, le cas échéant, la  vacance de pouvoir doit être  constatée. Car, selon eux, cela   « Semble mieux indiqué pour qu’enfin les Gabonais eux-mêmes scrutent les solutions idoines pour la construction de leur destin »

Autre sujet évoqué lors de cette conférence de presse, les menaces du ministre Anicet MBOUBOU MIYAKOU à l’endroit du président de la Confédération Syndicale  Dynamique Unitaire, Jean Remy YAMA sur ses propos relatifs au sujet désormais tabou de la santé du président Ali BONGO. Tout en condamnant avec fermeté les menaces du pouvoir, ils ont, par la même occasion, affirmé leur soutien au syndicaliste pour avoir agi en patriote.

Chimène Okome

Journaliste

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