Le Devoir de Mémoire est une expression qui désigne et postule l’obligation morale de se souvenir d’un événement historique tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte qu’un événement de ce type ne se reproduise plus.
Le Devoir de Mémoire est de la responsabilité morale des Etats de rappeler à leurs peuples et au monde, les souffrances et les injustices subies par les populations. Le devoir des États de maintenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population apparaît comme un impératif, une obligation, surtout s’ils en portent la responsabilité.
Et pour ne citer aucune autre société de référence ayant subi le racisme, les déportations, l’esclavage, le marchandage, la marchandisation, l’extermination, la colonisation, la condamnation à être agressé et spolié à perpétuité, au contraire de leurs homologues, les sociétés noires n’ont eu droit, jusqu’à ce jour, à aucun tribunal institué pour l’instruction liée aux crimes précités ; pourtant elles ont connu bien pire, comme des crimes organisant leur division, le mépris d’eux-mêmes, leur massacre en chaîne, la ruine de leur fierté et de leur confiance en soi.
Partout en Afrique, les tirailleurs sont armés en mercenaires pour décimer leurs frères, faisant de la sous-traitance pour la Garde Coloniale qui va se délecter à démontrer que les Africains ne sont bons qu’à se massacrer entre eux ; Madagascar 1947 en est un éloquent exemple.
Partout dans le monde, sous le prétexte de défendre le Monde dit Libre, les tirailleurs dit sénégalais étaient forcés de faire des guerres qui n’étaient pas les leurs, des guerres impliquant exclusivement le colonisateur.
Fort du principe d’égalité et de respect des individus et de la libre autodétermination des peuples, Devoir de Mémoire déclare que l’Occident colonisateur doit à l’Afrique son NUREMBERG 1946, et pour toute compensation, BERLIN 1884 doit être jugé.
Nos Sociétés traditionnelles ont été complètement détruites par le colonisateur. Nos sociétés d’indigènes auxquelles on n’a présenté ni excuse ni égard, mais au contraire du mépris, à l’état où nous les voyons, se sont vues imposées des caricatures d’Etats impotents, sciemment tronqués et handicapés par le colon dans sa soif de domination.
Le colon continue ainsi de saborder toute initiative permettant de panser le passé victimaire du continent africain, qu’il souhaite oblitérer définitivement, surtout dans ses aspects les plus accablants et tragiques.
C’est donc en considération de sa politique d’assimilation qui nécessite un désert de mémoire pour ne pas dire une table rase du passé, qu’il n’existe tout particulièrement au Gabon, ni centres de mémoire ni nécropoles nationales, encore moins de mémoriaux dédiés à la résistance et à la gloire de nos ancêtres, nos héros, victimes et martyrs. Le devoir de mémoire faisant défaut, en Afrique colonisée, le clivage majorité/opposition manquerait de pertinence et serait strictement alimentaire et non statutaire. Tous les défenseurs de la cause noire qui ont osé honorer la conscience victimaire, ont été réduits au silence.
Les oppositions de service ont donc été façonnées pour feindre la dialectique démocratique politiquement correcte, mais masque du multipartisme monopartite. Il n’y a qu’un seul parti : Le défenseur des intérêts économiques du parti unique, c’est-à-dire de la classe conquérante et exploiteuse que le colon élargit à une poignée d’indigènes marionnettes, recrutés pour le servir et qui, en contrepartie, constituent la bourgeoisie.
Aucun combat de recouvrement de la dignité, inextricablement lié par la réhabilitation des peuples victimes d’exactions coloniales, ne peut être sérieusement mené en Afrique et au Gabon dans le déni et l’impunité des crimes infligés aux peuples noirs de tous les Continents.
Poser ce vaste problème en politique, voici la vocation toute indiquée du parti politique Devoir de Mémoire (DM).
Maître Paulette Oyane Ondo fondatrice du parti politique Devoir de Mémoire (DM).