Le Maire de Mekambo dans la province de l’Ogooué-Ivindo, inaugure quatre nouveaux bancs.

Pour obtenir le vote conforme des électeurs et ainsi pérenniser sa position municipale, le Maire PDG de la Commune de Mekambo, à travers l’inauguration de ces quatre bancs cherche à produire sur eux ce que l’on peut appeler une impression favorable, à partir de la fabrication d’une réalité municipale qui permet la production d’une représentation spécifique, ajustée à leurs intérêts électoraux.

En élargissant cette conceptualisation, le travail politique d’apparition et de mise en scène de soi opéré par le maire peut s’analyser comme un effort de définition d’une façade. Car, l’abondance et la variété des situations de mise en scène du maire impliquent qu’à la fabrication de cette façade concoure nécessairement une multiplicité d’auxiliaires, membres de la majorité et personnels de l’administration municipales.

Ainsi, tout lieu où le maire de la Commune de Mekambo se trouve en présence d’un public constitue le décor potentiel de cette façade. Sont rejetés en coulisse les ambitions sociales personnelles, les échecs, les dissensions internes à la municipalité, les insuffisances des services municipaux, la méconnaissance des effets de l’activité mayorale sur le monde social de la localité, et les jeux de court terme au principe de la production et de la légitimation de « l’action publique ». L’entretien de la façade est contingent de la capacité de l’équipe à ne pas dévoiler les coulisses, à éviter les ruptures de représentation, à prévenir « les menaces : la découverte d’un scandale, l’erreur de gestion qui sera imputée [au maire], la réprobation résultant de la publicité faite à un mode de financement illicite (légalement ou moralement), la compromission imprévisible dans une affaire que les médias révèlent »

Au final, le maire PDG de Mekambo, membre du parti au pouvoir, peut sembler exercer la charge qui lui est dévolue soi-disant au service des habitants, avec une volonté unique de présider à cette présentation du fonctionnement  municipal, parce que chaque représentation est donnée dans le but de ne pas donner prise à la critique. La façade du bon maire représente l’effet émergent de la succession des représentations publiques données par le maire et ses auxiliaires.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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