Le Maire de Libreville Eugène Mba, victime collatérale.

Dans un Gabon gangréné par la corruption, les premières têtes commencent à tomber. Eugène Mba, qui dirige la première ville du Gabon depuis six mois, a été mis en cause dans une affaire de corruption. La démission présumée de l’actuel Maire de Libreville, Eugène Mba s’inscrit dans l’enquête sur de multiples affaires de corruption qui secouent la ville depuis plus d’un an et qui ont entraîné l’emprisonnement du Maire précédent Léandre Zué.

Qu’a donc fait le Maire de Libreville ? A-t-on des preuves ? La municipalité est truffée d’irrégularités, de collusion et de corruption. Reconnaissons que depuis le début de son mandat, il s’est battu très souvent seul contre ce système, cette collusion et cette corruption. Ce vaste scandale de corruption porte l’empreinte de la Présidence de la République, avec des ramifications dans toutes les strates de la société. On a trahi la confiance d’Eugène Mba, et il ne peut en assumé l’entière responsabilité. Il  n’a malheureusement pas la possibilité de se défendre. Un jour, justice sera rendue.

En effet, la problématique de la gestion de l’argent public est légitime. Soit c’était de l’incompétence soit il y avait des intérêts cachés. Il a reçu certainement des pressions venant des hauts lieux. Les différents protagonistes se rejettent la responsabilité. Face à ce scandale, il faut lancer une offensive pour briser la corruption, fléau qui s’est installé dans la noirceur et le silence. On n’est pas dans un cas de détournement de fonds, on n’est pas dans un cas où il y a un avantage personnel à l’élu. Là, on est sur un vice de procédure. Donc, c’est très technique. En plus, les cadres législatifs évoluent. Le projet reste donc sur les rails, il reste tout de même la question de l’infraction initiale présumée sur laquelle un juge d’instruction enquête. Parfois, les manquements constatés peuvent relever d’erreurs dues à une méconnaissance des règles. Il n’y a pas d’examen d’entrée pour être élu. Malheureusement, des lois votées ces dernières années ont cependant renforcé les dispositifs de transparence et de prévention de la corruption au sein des collectivités.

En dépit du niveau de pauvreté des habitants de Libreville, il y a de l’argent qui circule. Et comme partout la complexité de la vie administrative ouvre des failles. L’affaire Eugène Mba met cependant en garde contre toute généralisation d’un phénomène minoritaire. En ces temps, où certains individus cherchent à développer le tout sauf les fang de l’Estuaire, il convient d’être très prudent sur le discours que l’on tient. La grande majorité des décideurs publics et politiques dérapent parfois.

Cette affaire de corruption présumée concernant Eugène Mba n’en est sans doute qu’à ses débuts.

Paul Essonne

Journaliste

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