Le jeu de la mort avec le mouvement des casseroles : les violences policières au programme.

Depuis l’origine, le mouvement des Casseroles est spontané. Il invite les Gabonais à se rassembler chez eux en tapant sur des casseroles pendant 5 minutes tous les jours à 20 heures, afin d’exprimer leur ras-le-bol de la politique de l’État sur les mesures restrictives de lutte contre le Covid-19.

On peut tous, un jour, être victime de violences policières ou être témoin de ces violences. Il n’est pas rare, lorsque l’on navigue sur les réseaux sociaux, de tomber sur des vidéos témoignant de ces violences policières. Face à ces faits, les Gabonais se sont trouver rapidement désemparé, mais le méfait a été commis par cette même police, lors des concerts des casseroles où on a enregistré des morts. Agression et meurtre dans ces vidéos insoutenables de violences policières souligne le rôle décisif des images. Ces agents doivent-être suspendus, et plusieurs enquêtes doivent -être ouvertes. Ce scandale vient, une nouvelle fois, souligner l’importance capitale des images dans la dénonciation de certains comportements de la police, par ailleurs souvent accompagnés de mensonges éhontés.

Cette attention soudaine pourrait laisser penser que les accusations portées contre les forces de l’ordre n’ont jamais été aussi nombreuses, que le Gabon fait face à une flambée nouvelle et sans précédent de violences policières illégitimes. Pourtant, ce n’est pas le cas. Les violences policières, dans les quartiers, sont là depuis des années. Mais les réseaux sociaux sont les seuls éléments à avoir changé le regard sur l’action de la police. Ce contexte pourrait expliquer une hausse des violences.

En effet, le contrôle de l’autorité civile se relâche, et les indications transmises aux chefs de police sont suffisamment vagues pour ne pas faire assumer au politique les dommages de ses propres consignes, mais suffisamment précises pour donner une ligne de conduite à la police. Même si, le maintien de l’ordre n’est pas à proprement parler un travail policier. Cette activité implique une cohésion de groupe et un strict respect des ordres transmis par la hiérarchie, dans une stratégie de gestion des foules. Cette culture-là est pourtant très éloignée du métier de policier qui requiert à l’inverse une grande latitude d’appréciation sur le terrain.

Il serait judicieux d’ouvrir une nouvelle procédure pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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