Le dépérissement inquiétant de la mangrove au Gabon.

Les dommages environnementaux et économiques provoqués par la disparition alarmante des mangroves au Gabon devraient être au centre des préoccupations. Leur destruction est loin d’émouvoir l’opinion. C’est un tort. L’inversion de cette tendance n’est pas pour demain.

Comme causes principales de la destruction des mangroves, il y a la pollution et les catastrophes naturelles. Ici plus qu’ailleurs, ce sont les activités humaines, jugées responsables de plus de 50 % des pertes et dégradations de mangrove, qui sont montrées du doigt. Libreville par exemple a perdu 69,9 ha de ses mangroves entre 2017-2020, soit des pertes localisées dans trois arrondissements, à savoir dans le premier arrondissement avec 37,23 ha équivalent à 4,4% de mangrove de l’arrondissement, le cinquième arrondissement avec 21 ha équivalent à 41,54% de mangrove de l’arrondissement et le sixième arrondissement avec 8,67 ha équivalent à 0,88% de mangrove de l’arrondissement.

Ce recul de la mangrove se solde par une perte de biodiversité très dommageable pour les populations qui utilisent ses ressources pour se nourrir et se loger. Sans oublier que la dégradation de ces milieux fait vivre dangereusement toute l’humanité. Les mangroves sont des puits de carbone d’une bien plus grande capacité que les forêts terrestres. Elles captent et stockent bien plus de CO2 et constituent à ce titre de précieuses alliées contre le réchauffement climatique.

Rappelons que les mangroves sont des forêts à feuilles persistantes et tolérantes au sel, qui se situent le long des littoraux, des lagunes, des fleuves ou des deltas au Gabon, protégeant les zones côtières contre l’érosion, les cyclones et le vent. Ce sont des écosystèmes importants fournissant du bois, de la nourriture, du fourrage, des plantes médicinales et du miel. Elles sont également des habitats pour nombre d’animaux comme les crocodiles, les serpents, les tigres et des oiseaux. Un large éventail de poissons, de mollusques et de crustacés dépend également de ces forêts côtières et les mangroves contribuent à la protection des récifs coralliens contre l’envasement résultant de l’érosion des terres.

Si le déboisement des mangroves se poursuit, il peut provoquer des pertes considérables de biodiversité et de moyens d’existence, en plus de l’intrusion du sel dans les zones côtières et de l’envasement des récifs coralliens, des ports et des couloirs de navigation. Le tourisme souffrirait également. Le Gabon doit s’engager dans une préservation plus efficace et une gestion durable des mangroves et des autres écosystèmes humides à travers le pays.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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