Le débat de Missélé eba’a: Que veulent démontrer les proches de Nourredin Bongo?

Dans le précédent  » Débat de Missélé eba’a « , Nourredin Bongo a été invité à faire le ménage autour de lui s’il comptait se doter d’une meilleure image auprès de l’opinion publique et s’il devait affronter des redoutables adversaires politiques comme Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo et Guy Nzouba Ndama lors de l’élection  présidentielle de 2023.

En effet, il est connu qu’en politique comme dans bien des domaines, l’exemple doit toujours venir d’en haut. Aussi, on se demande quels sont les objectifs visés par certains collaborateurs et compagnons politiques de Nourredin Bongo lorsqu’ils inaugurent des investissements dits à caractère social dans leur région natale sans même lui suggérer la même démarche à Bongoville?

C’est l’occasion de rappeler à l’ancien Coordonnateur général des affaires présidentielles que le chien ne va jamais à la chasse pour son maître mais d’abord pour sa panse. S’identifier à un espace donné ou s’y constituer une base électorale est fondamental pour qui nourrit une grande ambition politique. C’est ainsi que la Corrèze par exemple fut le fief politique de Jacques Chirac ou de François Hollande.

C’est dire que, dès l’instant où ces gens qui disent être ses proches n’ont pas voulu le rapprocher des populations ou d’un quelconque bilan social palpable et durable, quand eux-mêmes ils inaugurent à grand renfort médiatique des investissements pourtant privés, c’est qu’on n’est plus dans l’offre de conseils pertinents à l’autre ou dans la véritable amitié politique.

En son temps, Ali Bongo Ondimba qui était reconnu comme l’une des pièces maîtresse du mouvement des rénovateurs fut quasiment le seul, en tant  que ministre de la défense, à avoir posé des actes à valeur sociale visibles. Cela a d’ailleurs fortement contribué à légitimer son ambition présidentielle. Il aurait été judicieux que les proches de Nourredin Bongo l’incitent à renouveler cette démarche, politiquement porteuse, puisqu’ils l’ont fait pour eux-mêmes. Mais hélas…

Cette situation amène à se demander ce que veulent démontrer les proches de Nourredin Bongo qui, pour le moment, n’a rien posé comme action à Bongoville, même pas la construction d’un modeste cyber pour les jeunes? Quid du cas Jessy Ella Ekogha qui vient de s’offrir à Bitam, un cabinet médical et une pharmacie, tous deux privés et payants.

On est loin du modèle SAMU social gabonais où tout est gratuit. Donc, face à une véritable action sociale porteuse qui aide les populations et cadre avec l’accompagnement des plus démunis. Ni le cabinet médical privé de Jessy Ella Ekogha et encore moins sa pharmacie payante n’offriront des services gratuits à caractère social. Par conséquent, il convient d’arrêter cette arnaque politique distillée sur les canaux de communication de la presse présidentielle pour se déguiser en père Noël quand en réalité on est un businessman comme le sont les acteurs de la légion étrangère qui sévissent au palais présidentiel.

La famille Chambrier, en procédant à l’extension de la clinique du même nom, peut-elle se targuer d’appliquer une politique sociale ou sanitaire qui cadrerait avec la volonté de développement du chef de l’État? C’est tellement ridicule cette volonté de cuisiner le président de la République à toutes les sauces. C’est à croire que ce dernier serait actionnaire dans ce business privé.

Si Jessy Ella Ekogha a investi à Bitam, et non à Oyem dont il est natif, on se doute bien que c’est pour accompagner la retraite d’un de ses parents, appartenant au corps médical. Il est alors inutile d’en faire des salades au risque d’inviter les populations à se poser davantage de questions sur les moyens ayant favorisé la réalisation de ce lourd investissement. Où aurait-il trouvé les fonds nécessaires pour le faire? A-t-il pris un crédit? Si oui, dans quelle banque? Que le business plan soit rendu public.

La moralisation de la vie publique souhaitée par le président de la République commande que la transparence puisse être totale quand on pose de tels investissements. Que la commission chargée de l’enrichissement illicite jette son regard sur cette bonne affaire privée montée par Jessy Ella Ekogha. Il n’y a pas que les opposants au régime en place qui devraient justifier le moindre centime investi dans le pays.

Bongoville qui ne connait que l’hôtel luxueux laissé par Edith Lucie Bongo Ondimba et hérité par son fils, semble attendre le geste social d’un de ses fils tutoyant le sommet de l’État. C’est la conséquence et le sens des sorties non maîtrisées de ses compagnons de route à la présidence de la République.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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