Le débat de Misséléeba’a: Leur entourloupe démasquée est désormais un délit…

Si Ike Ngouoni avait su comment Claude Chirac avait géré la communication qui tournait autour de l’accident vasculaire cérébral de son père Jacques Chirac, alors président de la République française, il n’aurait certainement pas balbutié dans le choix des éléments de langage à utiliser pour rassurer l’opinion publique sur l’état de santé du président de la République.

Malheureusement, son manque de culture politique lui a valu le ridicule qui continue de peser sur lui et qui a conduit le peuple a développé toutes formes de raccourcis sur la santé d’Ali Bongo Ondimba.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il convient de rappeler à ceux qui adoptent une attitude de défiance envers les décisions de la cour constitutionnelle que leur irresponsabilité démontre qu’ils ignorent totalement la jurisprudence Saïd Bouteflika en Algérie. Donc, en collégiens irresponsables du bord de mer, ils devront savoir qu’ils en subiront toutes les conséquences le moment venu.

Prendre le risque de créer des jurisprudences dangereuses pour la stabilité du pays et le fonctionnement régulier des institutions relève soit de l’irresponsabilité, soit de la bêtise. Car, une chose a au moins été constante depuis la création de la haute juridiction, c’est le respect de l’article 92 de la Constitution.

En effet, celui-ci dispose que « les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes les personnes physiques et morales « . De Mba Abessolo à Jean Ping en passant par Pierre Mamboundou Mamboundou et André Mba Obame, tous se sont conformés aux décisions de la haute juridiction jugées les plus amères à avaler.

Aussi, il est inconcevable que des individus irresponsables, tapis dans l’ombre du Chef de l’État et utilisant le gouvernement de la République comme bras armé, ne bénéficiant d’aucune légalité et d’aucune légitimité, comme jadis Saïd Bouteflika en Algérie, s’autorisent publiquement des comportements graves, pourtant passibles de lourdes peines. En reprenant les dispositions d’un arrêté annulé par la cour constitutionnelle pour les mettre dans un projet de décret validé par le conseil des ministres, est une forme de défiance insupportable et irresponsable.

Les membres du gouvernement de la République devront assumer devant l’histoire leur silence complice face à une situation qui n’honore pas l’image du Gabon et ne garantit plus le respect, par nos populations, de nos institutions.

En France, Christiane Taubira, ne partageant pas les avis du président de la République, François Hollande, ou les orientations du premier ministre, Manuel Valls, sur la déchéance de nationalité, avait claqué la porte du gouvernement en posant sa démission. C’est dire qu’aucune excuse ne saurait être trouvée pour justifier cette lâcheté mal assumée.

Du temps d’Abdellaziz Bouteflika, lorsque son frère Saïd s’était cru calife à la place du président de la République, nombreux dans le régime n’hésitaient pas à s’aplatir comme des serpillières pour satisfaire ses caprices. Malheureusement pour ce genre de disciples de Pétain, donc ces traîtres ou ces lâches identifiés de la République, ce trafic d’influence irresponsable matérialisé par la phrase« le président a dit » n’est valable que tant que l’entourloupe qui encadre cette « mystification ridicule  » n’est pas démasquée.

Hélas pour les impostures au sommet de l’État,  nous sommes en 2022, et cela va faire 13 ans qu’Ali Bongo est à la tête de notre pays. Ses méthodes de gouvernance sont connues. Cet acharnement irresponsable après des décisions de la cour constitutionnelle ne lui ressemble pas. Il convient pour les autorités de la République de divers ordres de prendre toute la mesure du problème qui se pose à elles et d’y apporter les réactions qui s’imposent. Il en va de la vie de la République.

Si ce n’est plus Ali Bongo Ondimba, déclaré élu en 2016, qui prend les décisions au sommet de l’État, il est temps de mettre un terme à cette entourloupe ou cette imposture qui devient un véritable délit. Aucune imposture n’est constitutionnelle. Rappelons qu’en Algérie, en octobre 2021, le parquet avait requis sept ans ferme contre Saïd Bouteflika qui comparaissait devant le tribunal criminel de Dar El Beida où il était poursuivi avec d’autres anciens responsables pour  » incitation à la falsification de documents officiels « , »abus de fonction « , » entrave à la justice « , »incitation à la partialité de la justice « , »outrage à magistrats « .

Mais déjà, en septembre 2019, après la chute d’Abdellaziz Bouteflika, Saïd son frère cadet et son super conseiller, avait été condamné à 15 ans d’emprisonnement devant un tribunal militaire pour « complot contre l’armée  » qui demandait publiquement le départ du président Bouteflika afin de sortir de la crise née des hirak, le mouvement de contestation antirégime.

Ceux qui ignorent l’histoire sont condamnés à la revivre ou à la subir. Ike Ngouoni en sait quelque chose.

Par Télesphore Obame Ngomo

Obone Flore

Journaliste

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